Un trouble plus fréquent peut-être que le délire du toucher, c’est l’agoraphobie, la peur des espaces. C’est surtout chez les hommes qu’on l’observe et en particulier chez les neurasthéniques. C’est un trouble qui, contrairement aux suivants, ne se produit que dans des conditions spéciales et n’obsède pas l’esprit d’une façon continue pour ainsi dire.
L’angoisse se montre au moment de traverser un espace un peu étendu, une place, une rue large, un pont. Ce sujet a alors une peur incompréhensible, une angoisse extrême, ses jambes flageolent, et s’il persiste, il tombe et peut même perdre connaissance. L’assistance d’une autre personne, d’un enfant seulement, quelquefois même d’un animal suffit pour les rassurer. Plus l’état persiste et s’aggrave, plus l’appui moral qui leur est nécessaire a besoin de solidité.
D’autres ne peuvent se trouver dans une foule (anthropophobie), le long des murailles, dans des lieux très vastes, comme des théâtres, des églises, sans être également pris de terreur et d’angoisse. D’autres encore ont peur seulement en voiture, en chemin de fer, dans l’obscurité.
La plupart du temps, l’agoraphobie s’accompagne d’autres craintes, telles que d’être renversé par une voiture, écrasé par une tuile.
La conscience que l’agoraphobe a de son état, de l’absurdité de sa crainte, l’intimide encore et contribue à lui faire perdre le peu de moyens qu’il a.