« À la non prise en compte du sujet et donc du désir correspondent les attaques contre la psychanalyse et la négation de l’inconscient. Cela passe par une ignorance quasiment professée de la découverte freudienne. Ce que Freud a établi c’est que, contrairement à la légende de l’innocence enfantine, dès le plus jeune âge il y a une sexualité dont les premières traces sont de l’ordre de manifestations telles que le suçotement. S’il relève du besoin il est aussi occasion de plaisir. Le bébé a du plaisir à téter, que ce soit la tétine du biberon ou le sein de se mère, alors même qu’il n’a plus faim. Ce qui veut dire aussi que la sexualité, pour Freud, n’est pas seulement génitale, réduite à la copulation, à la fonction de reproduction, ou à cette sexualité bestiale ou mécanique de la pornographie.
La sexualité est intrinsèque à l’inconscient humain, elle est ce dans quoi se structure le sujet. » (Michel Plon, Entretien réalisé par Maurice Ulrich, L’Humanité.fr).