« Jacques Lacan en était arrivé à la conclusion que le féminin et le masculin n’étaient ni symétriques ni complémentaires. Or, selon Schneider, la “doxa pansexualiste” qui sévit aujourd’hui a substitué un ordre idéologique à l’ordre symbolique qui, pour le pire et le meilleur, qu’on le veuille ou non, nous détermine en tant qu’êtres parlants, sexués et désirants. Aux âges concrets de l’émancipation féminine et de la liberté sexuelle a succédé celui d’un “rêve” : “s’affranchir des sexes dans la sexualité”. Paradoxe aux effets incalculables, cette libération fantasmatique nous a enfermés dans ce que Pierre Legendre nomma une “caserne libertaire” (…).
– “Celui qui promettra à l’humanité de la délivrer de l’embarrassante sujétion sexuelle, quelque sottise qu’il choisisse de dire, sera considéré comme un héros”, avait déjà prédit Freud en 1914. Aujourd’hui, la “sottise” fleurit donc, et les “héros” sont légion, à droite comme à gauche. Même si Michel Schneider a tendance à ne désigner parmi ceux-ci, avec une obstination militante, que la seule Ségolène Royal » (Patrick Kéchichian, LeMonde.fr).