« Voilà que paraît enfin, avec vingt ans de retard, l’édition française de la correspondance non expurgée que Freud adressa, entre 1887 et 1904, à son ami Wilhelm Fliess, médecin berlinois, oto-rhino-laryngologiste connu pour ses théories extravagantes (…).
– Remarquable épistolier, Freud (…) raconte son invention du complexe d’Œdipe tout en rédigeant son Interprétation des rêves, et il envoie des patients à son ami : notamment Emma Eckstein, victime de leur errance commune. Opérée du nez pour être guérie de son hystérie, elle manque de mourir d’un saignement consécutif à un mauvais geste chirurgical. Freud se soumet d’ailleurs, comme elle, aux traitements de son ami, pensant ainsi soigner sa tabagie ou sa neurasthénie. C’est alors qu’il traverse l’épreuve d’un formidable transfert en effectuant, par lettres et par ses rencontres (ou “congrès”) avec Fliess, une analyse originelle qu’il nomme “auto-analyse”… » (Élisabeth Roudinesco, LeMonde.fr).