« “Je n’attaque pas personnellement Jacques Bénesteau, insiste-t-elle, je critique son discours qui part du postulat que Freud et tous ses héritiers sont des escrocs. Selon moi, cela sort de la simple histoire - même critique - du freudisme.”
Le voilà, justement, Jacques Bénesteau. Tout petit, guère bavard et rapidement sonné par la voix de bronze de Me Kiejman. Question rhétorique, l’avocat d’Élisabeth Roudinesco s’y entend. Savoureuses minutes où il débusque les innombrables ambiguïtés d’un ouvrage à charge. “Sur 400 pages, tonne-t-il, pas un paragraphe ne mentionnant ne serait-ce qu’un aspect positif du travail de Freud ! Pas un ! Et vous prétendez que c’est un travail historique sérieux ?”
Fâcheux oubli. Il y en d’autres. Bénesteau évoque, à de multiples reprises, le “totalitarisme bolchevique”. “Mais jamais, lui fait encore remarquer Me Kiejman, vous n’évoquez un autre totalitarisme, celui - excusez du peu - des nazis ! Alors même que les livres de Freud ont été victimes, en 1934, d’un autodafé de la part de ce régime... Comment expliquez-vous ça ?”
Bénesteau ne l’explique pas, c’est tout » (Laurent Mouloud, L’Humanité.fr).