chb a écrit:
C'est exactement ce que dis Freud

Je précise.
Tout d'abord, à proprement parler (mais cela est sous-entendu dans votre formulation), le pied
féminin est le substitut du pénis
féminin. Le fétiche représente donc le pénis manquant, celui de la mère d'abord, celui auquel le petit enfant croit, du moins a cru, et refuse désormais de croire qu'il n'est pas là (pour se rassurer devant la menace de castration à l'encontre de son propre pénis).
(Je ne rentre pas dans les particularités de la dénégation.)
L'important ici est que Freud dit clairement ce que vous exprimez : c'est-à-dire que dans le choix du fétiche, c'est bien l'effet de seuil, ce que vous appelez «la fascination du seuil», qui est déterminant. Autrement dit, le fétiche est le dernier objet vu avant de voir ce que l'on se refuse de voir justement.
C'est souvent le pied, parce que c'est d'en-bas (des pieds) que le petit garçon peut apercevoir, sous les jupes de sa mère, cette insupportable absence.
En économie on dirait que le fétiche est l'objet qui maximise l'utilité marginale du regard et partant, de la libido, juste avant que celle-ci décroisse subitement en tombant sur l'amère constat de l'absence de pénis.
C'est également pour cette raison, précise Freud, que le fétichisme concerne souvent des pièces de lingerie : ce sont les derniers objets (étoffes) vus avant l'horrible absence.
Mais d'une manière générale, on peut dire que l'objet fétiche est dans une relation de déplacement et de proximité avec le pénis manquant.
Ce déplacement peut cependant être purement signifiant (métonymie) avec le fameux «brillant» sur le nez de l'article de Freud (
glanz en allemand et
glance en anglais).
Mais à propos d'explication «capillotractée», je ne doute pas que vous devinerez aisémentde quel le type de proximité il s'agit dans le cas du fameux
fétichisme des nattes 