« Je reviens maintenant à cet amour qu’il ne nous est pas seulement permis d’avoir, mais qu’il est utile que nous ayons. Je dis qu’il est purement spirituel ; et en le nommant ainsi je ne sais si je sais bien ce que je dis [...]. J’avoue que je ne sais comment je m’engage à parler de ce sujet dans la créance que j’ai de ne discerner pas bien ni ce qui est spirituel, ni quand la sensualité s’y mêle.
Dieu veuille s’il lui plaît me le faire connaître, et me rendre capable de l’expliquer. Je ressemble à ces personnes qui entendent parler de loin sans savoir ce que l’on dit : car quelquefois je n’entends pas moi-même ce que je dis ; et Dieu fait pourtant qu’il est bien dit. D’autres fois ce que je dis est impertinent : et c’est ce qui m’est le plus ordinaire » (Ste Thérèse d’Avila, Le Chemin de la perfection).