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Alfred BINET

Le culte des objets matériels

Le fétichisme dans l’amour (Chapitre II)

Date de mise en ligne : dimanche 31 août 2003

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Le culte des objets matériels. - Les reliques d’amour. - Aveu de Rousseau. - L’amant du costume. - L’amant du mouchoir. - L’amant du bonnet de nuit. - L’amant des clous de bottine. - L’amant du tablier blanc. - L’étude des causes. - L’hérédité. - L’inversion sexuelle. - Toutes ces perversions forment une famille naturelle. - Influence d’une première association d’idées. - Détail des observations. - À l’état normal, l’idée ne modifie pas profondément l’organisme psychique.

Dans tous les genres de fétichisme passés en revue jusqu’ici, le culte s’adresse à une fraction de la personne, ou à une émanation de la personne. Dans les exemples qui vont suivre, le culte s’adresse à un simple objet matériel. Nous nous enfonçons dans la pathologie.

Il n’est pas difficile de montrer que l’amour normal conduit à une certaine recherche des objets matériels. Les preuves de cette idolâtrie amoureuse qui, plus que toute autre, mérite le nom de fétichisme, pourraient être fournies par la lecture du premier roman venu. Mantegazza, parlant des "sublimes puérilités de l’amour", dit que "dans le reliquaire de l’amour il y a place pour les choses les plus gracieuses comme les plus grossières". "J’avais un ami, ajoute-t-il, qui pleurait de joie et d’attendrissement durant des heures en contemplant et en baisant un fil de soie qu’elle avait tenu dans ses mains, et qui était pour lui son unique relique d’amour. Il y en a qui ont dormi pendant des mois et des années avec un livre, une robe, un châle [1]".

Les objets matériels de ce culte de l’amour sont surtout aimés parce qu’ils rappellent une personne : ils ont donc principalement une valeur d’emprunt.

Dans d’autres cas, on voit la chose inerte acquérir une sorte d’indépendance ; elle est aimée non plus pour la personne dont elle évoque l’image, mais pour elle-même. On sait que beaucoup de très jeunes gens s’éprennent de passion pour une femme sculptée ou peinte. De jeunes prêtres éprouvent une vague tendresse pour la statuette de la Vierge qui reçoit leurs prières. Tous ces faits sont connus et décrits dans plusieurs romans.

Comme contribution à l’étude de l’amour des choses inertes, nous avons recueilli une observation assez complète sur l’amant du costume. Avant de présenter cette observation, il convient de la préparer en rappelant que nul n’est indifférent à ce que la personne qu’il aime soit bien habillée et bien parée. Parlant de l’amour, notre vieux Montaigne dit que "certes, les perles et le brocadel de brocart y confèrent quelque chose, et les tiltres et le train" [2]. Rousseau, plus explicite encore, avoue que les couturières, les filles de chambre, les petites marchandes ne le tentaient guère ; il lui fallait des demoiselles. "Ce n’est pourtant pas du tout la vanité de l’état et du rang qui m’attire, c’est la volupté : c’est un teint mieux conservé... une robe plus fine et mieux faîte, une chaussure plus mignonne, des rubans, de la dentelle, des cheveux mieux ajustés. Je préférerais toujours la moins jolie ayant tout cela". Rousseau a marqué le point important de cette prédilection, quand il dit qu’il n’y a pas là une affaire de vanité, mais de volupté. Ce dernier trait ne doit pas être oublié ; il servira d’introduction à l’observation suivante, curieuses à plusieurs titres.

Il s’agit d’un magistrat distingué, M. L..., dont nous avons reçu les confidences : ce malade ressent une affection toute particulière pour les femmes qui portent un certain costume ; ce costume moitié, national et moitié fantaisiste, est celui qu’adoptent à Paris les Italiennes qui servent de modèles. La seule vue d’un de ces costumes passant dans la rue lui procure une excitation génitale assez intense. Il rapporte l’origine de ce phénomène à une rencontre qu’il fit à seize ans, et qui le bouleversa complètement : il aperçut dans la rue trois jeunes Italiennes d’une éclatante beauté ; elles s’arrêtèrent près de lui pour regarder une devanture de magasin. Pendant une minute, il eut un tableau magique sons les yeux : un rayon de soleil éclairait les brillantes couleurs rouges, bleues et blanches de leur costume, et faisait étinceler l’or de leurs colliers et de leurs boucles d’oreilles. Il a gardé de cette scène un souvenir si lumineux et si vivant qu’il tressaille encore y pensant. Cette circonstance a décidé de ses goûts. Pour lui, il n’y a que les Italiennes qui soient jolies, il n’y a que le costume italien qui soit élégant. Aujourd’hui devenu un homme grave et sérieux, lorsqu’il voit passer dans la rue une italienne en costume, il ne peut pas s’empêcher de la suivre : la vue de sa robe rouge et de son tablier bleu lui cause un plaisir indicible, et pour peu qu’elle soit jeune et jolie, il est tout tremblant d’émotion. À une certaine époque, il était allé se loger dans le voisinage de la rue de Jussieu, où les modèles italiens de Paris ont établi leur quartier général. Il m’enviait souvent de pouvoir voir de près les Italiennes qui posaient, comme modèles chez un peintre de ma famille.

Ce goût particulier a pour objet, non telle femme mais le costume, car toute femme qui porte ce costume provoque chez lui la même impression : il s’agit donc là d’un cas de fétichisme où le culte s’adresse presque uniquement à un objet matériel.

Il faut seulement que le costume soit revêtu par une femme ; le costume seul, pendu à une patère ou posé sur un mannequin, ne détermine pas chez le malade des phénomènes d’excitation génitale ; il n’éprouve, comme il m’en a fait l’aveu, qu’un plaisir très modéré à le regarder.

Cette observation nous montre une tendance incomplète à l’adoration exclusive d’un objet matériel. L’attrait sexuel pour un corps inerte n’a pas acquis une entière indépendance.

M. Macé décrit les allures de certains individus, qui volent des mouchoirs aux dames, par amour. Quand un de ces individus, dit-il, vient de prendre un mouchoir, il le passe sur ses lèvres avec un mouvement de passion, il en aspire le parfum, et se retire en titubant comme un homme ivre. On trouva dans la chambre d’un tailleur, arrêté dans ces circonstances, plus de 300 mouchoirs brodés a diverses initiales. Les agents de police savent bien que ces voleurs de mouchoirs ne sont pas de vulgaires pickpockets ; cependant les tribunaux les condamnent assez souvent, ce qui tient au voisinage du porte-monnaie (p. 269).

Ces observations nous acheminent vers celles auxquelles nous avons déjà fait allusion au commencement de nos études. Nous voulons parler de ces dégénérés qui adorent les clous de bottine, ou les tabliers blancs, ou les bonnets de nuit [3]. Parfois la perversion de ces sujets est si accusée qu’elle ne laisse pas place à des rapports sexuels normaux. L’amant du bonnet de nuit reste impuissant auprès de sa jeune femme jusqu’au moment où il se représente fortement l’image d’un bonnet de nuit. Quant au sujet dont l’affinité sexuelle se porte sur les clous de souliers de femme, son obsession donne lieu à quelques autres conséquence logiques. Il cherche à voir les clous de bottine de femme ; il examine avec soin leur trace dans la neige ou sur la terre humide ; il écoute le bruit qu’ils font sur le pavé de la rue ; il trouve un plaisir ardent à répéter des mots qui sont destinés à aviver l’image de ces objets ; ainsi, il se complait dans l’expression : "Ferrer une femme". Comme il arrive presque toujours, ce malade s’adonne à la masturbation qui joue ici le rôle de caisse de résonance ; car, pendant ces pratiques, il pense à ses clous avec toute l’intensité que l’excitation génitale peut donner à l’imagination. Un jour on l’arrêta dans la rue pendant qu’il se livrait à son vice habituel devant la devanture d’un cordonnier. Le troisième malade, qui recherche les tabliers blancs, donne lieu, lui aussi à une observation curieuse ; il a trouvé son Sosie dans un autre malade, un Italien observé par le Dr Lombroso ; le dégénéré italien a exactement le même appétit pour les tabliers blancs que le dégénéré français ; seulement, chez lui, l’obsession, d’abord fixée sur les tabliers blancs, s’est étendue progressivement à tous les objets blancs ; un linge flottant, et même un mur blanchi à la chaux suffisent à provoquer la réaction sexuelle.

Essayons de faire, en psychologue, l’examen de ces trois observations pathologiques. Les cas de fétichisme que nous venons de décrire appartiennent évidemment à la même famille : la différence de leur objet a peu d’importance, on peut même dire qu’elle n’en a aucune. S’il fallait classer les impulsions morbides d’après la nature de leur objet, il faudrait, comme M. Gley le remarque avec esprit, faire de la tendance au vol, de la kleptomanie, un délire partiel et spécial. "Ce serait tomber dans le ridicule, puisque, dans cette monomanie même, il faudrait créer des sous-espèces, comme le montre une observation de M. Lunier, où il s’agit d’une hystérique qui volait exclusivement des cuillers ; on pourrait donc ironiquement distinguer la cochléaromanie [4]".

Passons maintenant à l’étude des causes, que nous avons déjà effleurée dans le chapitre précédent. Dans ce domaine l’hérédité reste, comme on l’a appelée, la cause des causes : c’est elle qui prépare le terrain où la maladie de l’amour doit germer et grandir. Mais l’hérédité, à notre avis, n’est pas capable de donner à cette maladie sa forme caractéristique ; quand un individu adore les clous de bottine, et un autre les yeux de femme, ce n’est pas l’hérédité qui est chargée d’expliquer pourquoi leur obsession porte sur tel objet plutôt que sur tel autre. On peut supposer à la rigueur que les malades naissent avec une prédisposition toute formée, les uns pour les tabliers blancs, les autres pour les bonnets de nuit. Mais quand même on admettrait cette hypothèse, elle ne dispenserait pas d’expliquer comment la perversion transmise par l’hérédité a été acquise chez les générateurs ; l’hérédité n’invente rien, elle ne crée rien de nouveau ; elle n’a pas d’imagination, elle n’a que de la mémoire. On l’a appelée à juste titre la mémoire de l’espèce. Aussi ne résout-elle pas le problème, elle ne fait que le déplacer.

Il y a de fortes raisons de supposer que la forme de ces perversions est jusqu’à un certain point acquise et fortuite. Ainsi que nous le montrerons tout à l’heure, il s’est produit dans l’histoire de ces malades un accident qui a donné à la perversion sa forme caractéristique. Il est bien entendu qu’une circonstance aussi fortuite ne joue un rôle aussi capital que parce qu’elle a impressionné un dégénéré. Un homme sain subit tous les jours des influences analogues, sans devenir pour cela l’amant des clous de bottine.

À cet égard, il est permis de rapprocher des observations précédentes d’autres observations encore plus curieuses, faisant en quelque sorte partie de la même formule pathologique. Signalés d’abord par Westphall et d’autres en Allemagne [5], ces faits ont été mis en lumière en France par une observation magistrale de MM. Charcot et Magnan [6]. Westphall appelle ces faits : Contrare Sexualempfindung (sens sexuel contraire). Charcot et Magnan emploient le terme d’inversion sexuelle. Dans tous les cas, il s’agit d’une attraction d’une personne pour les personnes du même sexe. L’observation de Charcot est d’autant plus frappante qu’il s’agit d’un homme instruit, intelligent, professeur de Faculté, se rendant parfaitement compte de son état, et l’analysant avec une grande profondeur.

On a considéré ces cas comme de véritables lusus natuæ. M. Ribot, qui en dit un mot dans ses Maladies de la personnalité, les déclare inexplicables. Westphall considère que dans la sexualité contraire "une femme est physiquement femme, et psychiquement homme, un homme au contraire est physiquement, homme, et psychiquement femme". Si cette expression est simplement une comparaison littéraire, nous y souscrivons : elle nous paraît ingénieuse et brillante. Mais il ne faut pas la prendre à la lettre ; car, dans ce cas, elle est radicalement fausse. Nous croyons qu’on ne doit pas attacher ici une importance trop grande à la forme de la perversion ; c’est la perversion elle-même qui est le fait caractéristique, et non l’objet vers lequel elle entraîne le malade. C’est ce que nous avons dit plus haut au sujet des perversions où le malade recherchait des corps inanimés. Ainsi l’inversion génitale nous paraît être une perversion tout à fait du même ordre. C’est une circonstance extérieure, un événement fortuit, oublié sans doute, qui a déterminé le malade à poursuivre des personnes de son sexe ; une autre circonstance, un autre événement auraient changé le sens du délire, et tel homme qui aujourd’hui n’aime que les hommes, aurait pu, dans un milieu différent, n’aimer que les bonnets de nuit ou les clous de bottine.

Ce qui prouve que toutes ces perversions appartiennent à la même famille, c’est qu’elles constituent des symptômes d’un même état pathologique : il s’agit dans tous les cas de dégénérés, présentant comme les observations prises l’attestent, des stigmates physiques et mentaux très nets et une hérédité morbide très chargée. Aussi quelques auteurs n’ont-ils pas hésité à ranger tous ces faits dans le même cadre.

On petit objecter cependant que la sexualité, qui, à l’état normal, dépend de la conformation anatomique et des éléments nerveux associés à l’organe est peut-être un fait trop important pour que des circonstances accidentelles puissent le modifier du tout au tout et l’intervertir. Mais cette objection ne nous arrête pas. Sans nous attarder à faire remarquer que, dans les autres perversions sexuelles qui ont pour objet des corps inanimés, la modification est beaucoup plus profonde, et qu’elle est cependant produite par des événements extérieurs, nous nous bornerons simplement à rappeler les observations faites sur des hermaphrodite ; elles sont péremptoires. Un certain nombre de fois, comme l’atteste entre autres Tardieu [7], une erreur a été commise sur le sexe réel d’un hermaphrodite apparent ; or l’habitude et les occupations imposées par le sexe erroné ont le plus souvent déterminé les goûts du sujet. Pris pour un homme, tel hermaphrodite s’est comporté sexuellement comme un homme.

Si l’inversion sexuelle résulte, comme nous le pensons, d’un accident agissant sur un sujet prédisposé, il n’y a pas plus de raison d’attacher une grande importance au fait même de l’inversion qu’à l’objet quelconque d’une autre perversion sexuelle.

Recherchons donc l’accident qui a joué un rôle si grave dans l’histoire pathologique de ces sujets. Le plus souvent les sujets interrogés ne savent à quelle cause rapporter l’origine de leur aberration, soit que le souvenir du fait ait été effacé par le temps, soit que le fait n’ait jamais été remarqué, soit enfin que le médecin n’ait pas songé à diriger son interrogatoire dans ce sens. Cependant quelques-unes des observations renferment sur ce point des détails de la plus grande importance, qui comblent les lacunes des autres observations.

D’après une remarque faite par tous les médecins, les débuts de la perversion sexuelle sont toujours précoces, et c’est une raison à ajouter aux autres pour expliquer comment tant de malades ne se rappellent pas exactement ce que j’appellerai brièvement l’accident.

Le jeune amant du bonnet de nuit raconte qu’à l’âge de cinq ans il couchait dans le même lit qu’un de ses parents, et que lorsque celui-ci mettait son bonnet de nuit, il avait une érection persistante. Vers la même époque, il voyait se déshabiller une vieille servante, et quand elle se mettait sur la tête une coiffe de nuit, il se sentait aussi très excité et avait une érection. De ce témoignage il résulte clairement que l’obsession dont il s’agit a une origine très ancienne, puisqu’à cinq ans la vue du bonnet fatidique produisait déjà son effet. Mais on peut en conclure aussi un autre fait, moins bien prouvé, mais très vraisemblable ; c’est que l’enfant sentait vers le soir des phénomènes d’excitation sexuelle, et que ces phénomènes se sont associés à la vue d’une vieille femme se coiffant d’un bonnet de nuit, parce que les deux faits ont souvent coïncidé. Une coïncidence de deux faits, une association mentale formée à la suite, à un âge où toutes les associations sont fortes, et chez un enfant dont le système nerveux est déséquilibré, voilà la source de l’obsession.

Dans le cas où l’obsession à trait aux tabliers blancs, l’histoire du malade peut être reconstituée : "À quinze ans, il aperçoit, flottant au soleil, un tablier qui séchait, éblouissant de blancheur ; il approche, s’en empare, serre les cordons autour de sa taille, et s’éloigne pour aller se masturber derrière une haie". Ici encore nous trouvons une coïncidence entre l’excitation génitale et un fait extérieur ; la coïncidence se change en association d’idées, et l’association, établie sur un terrain de choix, chez un dégénéré, devient tyrannique, obsédante : elle déterminera toute l’histoire sexuelle subséquente du malade.

Dans l’observation de sexualité contraire publiée par MM. Charcot et Magnan, on discerne bien qu’il s’est passé quelque événement semblable, mais le fait est moins net. "Ma sensualité, dit le malade, s’est manifestée dès l’âge de six ans, par un violent désir de voir des garçons de mon âge ou des hommes nus. Ce désir n’avait pas grand’peine à se satisfaire car mes parents habitaient près d’une caserne, et il m’était facile de voir des soldats se livrant à l’onanisme". On voit que d’après le malade, la vue des soldats n’aurait pas joué le rôle de cause ; il aurait recherché ce spectacle parce qu’il avait déjà l’amour de l’homme. Malheureusement les médecins n’ont pas suffisamment insisté sur ce point ; il s’agissait peut-être là aussi, comme chez les sujets précédents, d’une première coïncidence qui avait déterminé la forme de la perversion.

Dans les observations précédentes, on vient de voir qu’un accident, qui par lui-même est tout à fait insignifiant, est parvenu à se graver en traits profonds et indélébiles dans la mémoire de ces malades.

Un résultat aussi considérable a lieu de surprendre, car, en général, ce ne sont pas les idées, ni les perceptions qui modifient profondément l’organisme. Les modifications qui durent ne proviennent pas d’en haut, du domaine des idées ; elles procèdent au contraire de bas en haut en remontant du domaine des instincts, des sentiments et des impressions inconscientes. Cette toute-puissance d’une association d’idées, d’une simple opération intellectuelle nous paraît être suffisante pour caractériser un état morbide. Cet état, en somme, ressemble par plus d’un côté à l’état hypnotique ou nous voyons l’esprit du patient accessible à toutes les idées qu’on lui suggère ; l’idée, qui est normalement un produit, un résultat dernier, une floraison, devient dans les conditions artificielles de l’hypnose la cause initiale de changements profonds ; elle produit l’hallucination, l’impulsion motrice, la perte de sensibilité, la paralysie ; elle produit même des modifications organiques, des élévations ou des abaissements de température, des rubéfactions et jusqu’à des sueurs de sérosité et de sang. On n’a pas encore remarqué suffisamment à quel point ces faits sont le contre-pied de l’évolution psychique normale, qui va de bas en haut et non de haut en bas.

Voir en ligne : Alfred Binet > Le fétichisme dans l’amour > Chapitre III : Le culte d’une qualité psychique

P.-S.

Alfred BINET, « Le Fétichisme dans l’amour », Études de psychologie expérimentale, Bibliothèque des actualités médicales et scientifiques, Octave DOIN Éditeur, Paris, 1888, pp. 1-85.

Notes

[1Physiologie de l’amour, p. 150. M. Gley rappelle que les hommes sensuels ne peuvent pas voir, sans être fortement excités, les linges qui constituent ce qu’on appelle dans la langue galante les "dessous" d’une femme. C’est un fait du même genre que ceux du texte ; seulement, il est infiniment moins poétique.

[2Alfred Binet fait ici référence aux Essais de Montaigne, Livre III, Chap. III, De trois commerces, 1595 (Abréactions Associations)

[3Charcot et Magnan, Arch. de Neurol., 1882.

[4Gley, Rev. philosoph., janvier 1884.

[5Westphall, Arch. fur Psychiatrie, 1870 et 1876. Krafft-Ebing, Ibid., 1877.

[6Arch. de Neurol., 1882, numéro 7 et 12.

[7Tardieu et Langier, Dict. de méd., art. Hermaphrodisme.

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