« La thèse dégagée, à savoir que ce qui fait le genre est à la fois moteur et obstacle pour la vie du désir du sujet humain, gagnerait à se saisir des développements liés à la dernière partie de l’enseignement de Lacan, où le concept de jouissance, en tant qu’il ne se réfère pas à la jouissance sexuelle, est déployé. Judith Butler se cantonne à la première partie : la constitution de l’ordre symbolique, le désir en tant qu’il est désir de l’Autre et désir de reconnaissance. Or, à partir de 1969 Lacan s’inspirera de Marx pour définir le plus-de-jouir à partir de la plus-value. De même que le “pousse-à-jouir” singulier et collectif éclairerait la transformation sociale évoquée par Judith Butler, l’introduction du concept de jouissance permettrait d’autres potentiels d’explication pour définir ce qui fait tenir le corps d’un être humain, un être de langage, dans sa sexuation » (Hervé Hubert, L’Humanité.fr).