Psychanalyse-Paris.com Abréactions Associations : 8, rue de Florence - 75008 Paris | Tél. : 01 45 08 41 10
Accueil > Mots-clés > Psychiatrie > Kleptomanie

Kleptomanie

KLEPTOMANIE

KLEPTOMANIE. — De kleptô, je vole et mania, folie, fureur. Généralisant la doctrine d’Esquirol sur les monomanies, un folies qui ne porteraient que sur un seul point, le Dr André Mathey, de Genève, proposa de donner le nom de Klopémanie (de klopn, vol, et mania, folie) à une sorte de vésanie uniquement caractérisée par la tendance à dérober sans nécessité, sans qu’on y soit porté par la misère ou quelqu’un des autres mobiles ordinaires du vol. À ce mot, oublié aujourd’hui, Marc substitua, pour exprimer la même idée, celui de Kleptomanie qui est resté dans la science.

Il est incontestable qu’un certain nombre d’aliénés commettent des vols qui sont uniquement attribuables à leur état maladif, et dont il serait inique de leur faire supporter la responsabilité. Mais ces aliénés doivent-ils être considérés comme atteints d’une folie spéciale, caractérisée par cette seul tendance au vol ? Plus l’attention des cliniciens s’est portée sur cette théorie, et moins ils ont trouvé, dans la pratique, de cas qui pussent la justifier. Presque toujours, au contraire, la tendance maladive au vol s’observe à titre de symptôme accessoire, faisant partie de l’ensemble des manifestations morbides qui constituent différentes espèces de folies.

Celle de toutes où elle est le plus fréquente, est la paralysie générale, à une époque rapprochée de son début ; les vols commis par les malades atteints de cette affection ont pour caractères habituels de consister en objets de peu de valeur, et d’être effectués sans aucun motif plausible, sans calcul, sans efforts de dissimulation. Quoique ces faits soient aujourd’hui bien connus, il arrive encore assez fréquemment que l’on condamne pour vol des individus que, plus tard, lorsqu’ils sont en prison, on reconnaît pour des aliénés paralytiques.

Parmi les aliénés épileptiques, il en est quelques-uns qui dérobent tout ce qui peut leur tomber sous la main : dans les asiles lorsqu’un objet a disparu, les gardiens savent qu’ils peuvent le retrouver, presqu’à coup sûr, en cherchant dans les poches de tel ou tel épileptique qui leur est bien connu comme voleur. On peut en dire autant de certaines hystériques, et l’on cite des exemples de femmes, appartenant aux meilleures familles, imbues des principes les plus sévères d’honnêteté, mais atteintes d’hystérie, qui ne peuvent mettre les pieds dans un magasin sans s’y approprier certains objets ; des impulsions du même ordre s’observent parfois pendant la grosses. Enfin, beaucoup d’imbéciles et de déments ne se font pas faute de prendre tout ce qu’on laisse traîner à leur portée, et mettent même, quelquefois, une certaine malice à dissimuler les objets qu’ils ont ainsi dérobés. Dans tous les cas que nous venons de mentionner, le penchant au vol existe avec un cachet maladif, mais, ainsi que nous favoris annoncé, comme simple épiphénomène d’une forme de folie bien déterminée sans lui.

Dans d’autres cas plus rares, au contraire, il ne pourra se rattacher à aucune des espèces pathologiques précédemment énumérées. Cependant, que l’on analyse ces cas avec soin, et l’on y découvrira toujours, croyons-nous, un cortège d’autres caractères morbides, tels que prédisposition héréditaire à la folie, constitution essentiellement névropathique, convulsions dans l’enfance, impressionnabilité extrême, alternatives d’excitation et de dépression, périodicité de troubles nerveux, concomitance de méchanceté naturelle, de penchants instinctifs aux excès alcooliques ou autres écarts de conduite, tendances incendiaires, etc., en un mot, l’ensemble des symptômes dont nous avons donné le tableau en décrivant la folie instinctive ou des actes ; et alors, c’est à cette espèce de vésanie que la kleptomanie devra être rattachée à titre de variété

En résumé, la tendance morbide à voler s’observe fréquemment chez les aliénés ; mais elle ne peut caractériser, à elle seule, une espèce particulière de folie et constituer une entité morbide à part ; elle n’a d’autre valeur que celle d’un symptôme qui, tantôt, n’est qu’accessoire et se rencontre dans différentes espèces de folies (paralysie générale, folie épileptique, hystérique, puerpérale, imbécillité, démence […]), tantôt est prédominante et caractérise une variété de la folie instinctive. (Voy. t. XV, p. 531.)

MATHEY, Nouvelles recherches sur les maladies de l’esprit, Paris, 1816.
MARC, De la folie dans ses rapports avec les questions médico-judicaires, Paris, 1840, t. II, p. 247.
RENAUDIN, D’après BERGMANN (Annales médico-psychologiques, 1855, p. 333).
Voir la bibliographie de l’article FOLIE INSTINCTIVE, t. XV, p. 348.

A. FOVILLE
Partenaires référencement
Psychanalyste Paris | Psychanalyste Paris 10 | Psychanalyste Argenteuil 95
Annuaire Psychanalyste Paris | Psychanalystes Paris
Avocats en propriété intellectuelle | Avocats paris - Droits d'auteur, droit des marques, droit à l'image et vie privée
Avocats paris - Droit d'auteur, droit des marques et de la création d'entreprise