« Lacan fait intervenir dans son séminaire des psychanalystes qui sont de fait de grands intellectuels, des universitaires, très honorables, de fins psychologues, mais des psychanalystes désabonnés de l’inconscient, sans connaissance de la pensée chinoise. À leur insu, ils ont provoqués le dernier séminaire de Lacan : “la dissolution”. Dissolution qu’il nous faut entendre comme “dit-solution”, la solution du dit. Car comment pourrait-on au nom du conscient oublier le lalangue ? Les interventions de ces mandarins de la psychanalyse ne s’élèvent pas à la dimension où Lacan situe la topologie. Il n’y a que les passages où ils paraphrasent l’enseignement de Lacan qui pourraient être retenus. Mais ils n’apportent aucune ouverture, aucune avancée, aucune compréhension de ce qu’est le temps, le vide, l’inconscient, le logos et l’ananké. Ils restent des topologues et des psychologues classiques. Didier Weil, Wappereau et Nasio, étaient, sont et restent des intellectuels, des gens d’esprit, et pour faire court : sans aucun accès à la connerie.
Si Lacan n’avait dissout son école, il y aurait sans doute aujourd’hui un diplôme central de psychanalyse. Une mesure du sans mesure. La psychanalyse serait donc réduite à la psychologie, l’inconscient au conscient. On confondrait comme toujours la connerie et l’imbécillité. Il n’y a qu’un diplôme valable en psychanalyse c’est, dit en lalangue : “L’Œdipe l’homme” qu’on passe sur le divan. Avec la dissolution de son école Lacan a produit la dissémination créatrice de son enseignement. Il n’y a de solution que dans le dit de l’inconscient. C’est pourquoi de nos jours nos espoirs se tournent vers la Chine. » (Guy Massat, La Topologie et le temps).