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Alexandre Cullerre

Crainte des contacts. — Délire du toucher

Les frontières de la folie (Ch. II, §. III)

Date de mise en ligne : mercredi 12 septembre 2007

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Alexandre Cullerre, Les frontières de la folie, Chapitre II, §. III : « Crainte des contacts. — Délire du toucher », Éd. J.-B. Baillière et fils, Paris, 1888, pp. 73-84.

CHAPITRE II
LES OBSÉDÉS

—  — —
III
CRAINTE DES CONTACTS. — DÉLIRE DU TOUCHER

On a l’habitude d’associer la crainte des contacts à la maladie du doute, et de la décrire comme l’un des symptômes de cette dernière. Il annoncerait l’invasion de la seconde période, dans laquelle le trouble mental prend les proportions d’une véritable psychopathie. En réalité, la crainte des contacts ou délire du toucher a une existence indépendante, et mérite d’être envisagée à part. On la rencontre rarement seule à la vérité ; mais ce n’est pas seulement avec la folie du doute qu’elle aime à s’associer ; elle s’unit fréquemment à divers autres aberrations mentales ou alterne avec elles. Il suffit de lire les observations de Legrand du Saulle lui-même, qui a décrit comme une seule et unique affection la folie du doute avec délire du toucher, pour se convaincre de cette vérité clinique.

Quoi qu’il en soit, le délire du toucher est constitué dans sa forme la plus simple, par la crainte du contact de certains objets. Bien que jouissant d’une intelligence d’ailleurs normale, d’une pleine et entière conscience de l’absurdité et du cachet maladif de ses craintes, un névropathe déclare qu’il a peur de toucher des pièces de monnaie ; qu’il lui faut mettre des gants pour recevoir ou compter de l’argent, et qu’il ne toucherait pas le bouton d’une porte ou l’espagnolette d’une fenêtre sans envelopper sa main dans les plis de son vêtement ou de son mouchoir.

Selon la remarque de J. Falret, on ne peut, quand on n’a pas reçu les confidences de ces malades, se faire une idée exacte de la multiplicité des craintes qu’enfante à chaque instant leur imagination en délire. « Ont-ils touché involontairement un objet quelconque avec leurs mains ou leurs vêtements, ils sont obligés de quitter ce vêtement pour ne plus le remettre, ou bien de se laver les mains, et ils passent ainsi une grande partie de leur temps dans des lavages sans cesse renouvelés. De là naissent de nouveaux doutes, de nouvelles lenteurs dans l’accomplissement de tous les actes de la vie. Ils se parlent constamment à eux-mêmes, mentalement ou en remuant les lèvres, et se répètent les mêmes mots ou les même idées, pour se convaincre que les objets touchés n’étaient pas malpropres, ou les lavages insuffisants. Non contents de se parler à eux-mêmes, ils éprouvent le besoin de faire répéter aux personnes qui vivent avec eux les mêmes mots ou les mêmes membres de phrases, parce que l’assurance réitérée d’autrui leur semble avoir plus de valeur que leur propre affirmation » [1].

Parmi les exemples bien connus de délire du toucher, il faut citer, d’après Morel, ce suisse de cathédrale, qui pendant vingt-cinq ans tourmenté de craintes absurdes, n’osait toucher à sa hallebarde, et n’y parvenait qu’au prix d’un sacrifice qu’il craignait de ne pouvoir faire le lendemain ; et aussi ce conseiller de cour d’appel, qui n’entrait nulle part que la main enveloppée dans le pan de son habit, ne laissait pénétrer personne dans sa chambre, recevait ses visiteurs dans le corridor, ne traversait la rue qu’en marchant sur la pointe des pieds et évitait avec le plus grand soin de les poser sur les interstices des pavés.

Une des formes les plus fréquentes de la névrose qui nous occupe, est la crainte des poisons, des venins et des virus. Une malade de Legrand du Saulle refusait de donner la main à son médecin parce qu’il pouvait avoir manipulé des poisons.

Une jeune fille [2] éprouve un jour une très vive frayeur pendant un violent orage, mais elle ne ressent toutefois aucun effet direct ou indirect de la foudre. À la suite de cette émotion, elle devient triste, préoccupée, taciturne ; son caractère s’aigrit, son humeur est chagrine. Elle cherche à s’isoler, et dès qu’elle est seule, elle se lave les mains avec un soin minutieux et brosse ses vêtements. On l’interroge, mais elle ne donne aucune explication plausible et fait des efforts pour détourner l’attention. Dominée par ses préoccupations, et de moins en moins maîtresse d’elle-même, elle en arrive ne plus pouvoir dissimuler ce qui la rend si perplexe, et elle avoue à ses parents que, depuis le jour de l’orage, elle a peur de trouver du phosphore sur ses mains, sur ses vêtements, sur les meubles ou même sur autrui. Soulagée par cet aveu et ne se contenant plus, elle passe toutes ses journées à se laver, à répandre de l’eau sur les sièges ou sur les parquets et à fuir tout contact avec ses parents et ses amies. Elle ne veut plus sortir, afin de ne pas être rencontrée et touchée dans les rues par des gens couverts de phosphore. Entre-t-elle dans une chambre et aperçoit-elle une boîte d’allumettes, elle pousse un cri et s’enfuit. Elle ne prend plus ses repas à la table de la famille, parce que les vêtements de ses parents et de la domestique, aussi bien que les ustensiles de ménage, pourraient bien renfermer du phosphore. La vie en commun cesse d’être possible, le père et la mère sont pris en haine, on arrive à Paris, on installe la jeune fille dans une communauté religieuse et l’on institue un traitement approprié. La même conception délirante persiste pendant les premiers mois ; la malade apprécie sa situation, se désespère, reconnaît que ses inquiétudes sont chimériques et s’efforce sincèrement de les éloigner de son esprit ; mais elle n’y parvient pas, préfère la mort au supplice qu’elle endure et fait de sérieuses tentatives de suicide. Enfin, au bout de cinq mois, elle ressent une amélioration très grande, se déclare guérie et rentre dans sa famille.

Certains malades ont la crainte des chiens enragés, des morsures et de la bave rabiques.

Une dame âgée de cinquante deux ans s’imagine que le chien de son mari a été abattu parce qu’il était enragé. À partir de ce moment, l’idée d’avoir été en contact avec un chien enragé la hante sans répit. Dans le jardin, il y avait du linge étendu. S’il avait été en contact avec le chien, s’il était imprégné de bave rabique ? Ce linge placé dans l’armoire, n’a-t-il pas contaminé tout le linge de la famille ? Mari et enfants ne vont-ils pas avoir la rage ? Pendant deux mois elle garde la même chemise, et refuse de donner le bras à son mari.

Une jeune fille de la campagne [3] s’imagine qu’un des chiens de la ferme a été en contact avec un chien enragé et qu’il pourrait contracter la rage. D’abord elle évite l’animal ; puis elle prend en horreur tous les objets qu’elle supposait avoir été en contact avec lui. Les cordes qui servaient à étendre le linge ayant été jetées près de l’écuelle du chien, elle n’osa plus toucher ni les cordes, ni le linge. Elle éprouvait une répugnance presque invincible à changer de chemise et de vêtements, et passait des heures à se frotter les mains dans un bain de savon pour faire disparaître toute trace d’un contact suspect. Ses parents ne s’astreignant pas aux mêmes précautions, elle n’osait ni les toucher, ni s’approcher d’eux. Elle en arriva à regarder comme suspects et dangereux non seulement les objets, mais encore leurs exhalaisons. Un objet de verre ayant été cassé auprès d’elle, elle eut peur d’en avoir absorbé des fragments en respirant. Son père ayant rapporté à la maison un serre-tête dont il s’était muni pour consulter une somnambule, la malade en conçut pendant deux ans des appréhensions très vives, craignant que cet objet de toilette n’eût conservé quelque puissance magnétique.

Un maire, observé par Legrand du Saulle, obsédé par la crainte des chiens enragés, ne marchait qu’armé d’une grosse canne et muni de l’arsenal nécessaire à une cautérisation. Il avait pris des arrêtés municipaux d’une rigueur insolite contre les chiens non tenus en laisse et non muselés. Personne ne se doutait du motif ridicule de ces sévérités et il passait pour un administrateur distingué et zélé.

Une jeune fille [4] qui, vers l’âge de douze ans, avait déjà été tourmentée par des scrupules religieux, voit venir presque chaque jour à la maison paternelle une personne atteinte de cancer ulcéré de la face. Elle ne paraît d’abord éprouver ni dégoût, ni répulsion, ni crainte, mais on remarque qu’elle devient triste, qu’elle semble préoccupée, qu’elle ne répond qu’en termes évasifs aux questions qu’on lui adresse, et l’on finit par savoir qu’elle est obsédée par la pensée que tous les linges et tous les objets de la maison sont plus ou moins imprégnés et recouverts de matière cancéreuse. Sous l’influence de cette appréhension, elle perd le repos, ne sait plus quelle contenance tenir, et passe son temps à brosser, à frotter et à laver. Elle reconnaît parfaitement bien que ses terreurs n’ont nul fondement, mais elle ne peut les chasser de son esprit. Sa vie est une torture de tous les instants. Peu à peu, et très lentement, les craintes disparaissent et le retour à l’état normal s’effectue.

Quelques années plus tard, cette jeune fille, dont la santé physique est excellente et dont l’état mental est irréprochable, se marie et devient mère. Aucun trouble intellectuel n’apparaît soit pendant la grossesse, soit pendant la période puerpérale. Elle n’a aucun souci et se trouve très heureuse. Un jour, on lui dit qu’un chien enragé est entré dans la maison qu’elle habite ; elle ne l’aperçoit pas, n’est aucunement touchée par lui, mais est très émue. Elle se préoccupe, s’attriste, ne dit rien à personne, s’assombrit un peu et finit par avouer à son mari qu’elle s’alarme certainement à tort, mais qu’elle a peur de trouver « de la poussière rabique » sur les meubles, sur la cheminée, sur le parquet, dans ses poches, dans les vêtements d’autrui, dans les ustensiles de ménage, en un mot partout. Elle essuie, frotte, brosse ou lave tout ce qui a pu être touché par elle chez quelqu’un, et elle n’ose pas mettre la main sur les boutons de porte.

Un trouble névropathique intimement lié à la crainte du contact est ce qu’on pourrait appeler la zoophobie ou horreur des animaux. Nous venons de la constater pour le chien en tant que pouvant donner la rage ; mais elle existe sans cette complication et a pour objet le plus souvent la souris, le rat, la grenouille, le crapaud, l’araignée, et autres animaux immondes. Elle s’accompagne d’angoisse et de ce malaise vertigineux dont nous avons parlé à propos de l’agoraphobie.

Parmi les observations publiées par Trélat [5] on trouve quelques beaux exemple de délire du toucher.

Madame V…, âgée de 60 ans, qui compte quatre générations de filles uniques dans sa famille, est monomane depuis son mariage, qui remonte à trente-cinq ans. Elle a toujours peur qu’il n’y ait du suif quelque part, et, comme elle pense que les bougies en contiennent une certaine quantité, elle n’en tolère pas l’usage chez elle. Elle possède plusieurs maisons dans Paris : dans la crainte de l’action du suif sur les murs, elle n’a jamais voulu en louer une à un épicier. Elle a aussi la crainte du contact des cheveux. Elle est prise d’un grand tourment si elle voit quelqu’un se passer la main dans les cheveux, se gratter du bout du doigt le menton ou la joue. Elle ne permet pas qu’on soit près d’elle, parce qu’on pourrait lui communiquer la malpropreté. Elle passe chaque matin un temps considérable à faire ses yeux et ses oreilles, et à se laver. Cependant, elle s’obstine à ne changer ni de linge ni de vêtement. Le temps lui manque pour sa toilette au point qu’elle ne dîne plus qu’à minuit. Elle ne se nettoyait jamais les oreilles par crainte des cure-oreilles. Etant devenue sourde, elle alla consulter Menière qui lui enleva des bouchons énormes de cérumen et par ce moyen fit disparaître son infirmité.

Enfin, la crainte des contacts revêt les formes les plus étranges et les plus inattendues. Magnan cite, dans ses cliniques, l’exemple d’un enfant qui est pris d’anxiété à la vue d’un fruit velu, comme une pêche ou un abricot, et qui ne peut toucher ces fruits ou les manger avant qu’ils aient été pelés [6]. Telle est cette dame, observée par Baillarger, qui lutte en vain depuis plus de vingt ans contre la crainte extrême de toucher ou même de voir tout ce qui sert à écrire. Cette crainte avait été précédée de celle de faire des fautes d’orthographe, et d’être pour ce fait tournée en dérision. Insensiblement elle en arriva à avoir des crises d’agitation et même de fureur à la simple vue d’un crayon. Elle ne séjourne jamais dans une chambre garnie d’un tapis, car des crayons pourraient se trouver entre le tapis et le parquet. Dans la rue elle ne se promène qu’entre deux personnes qui lui cachent la vue des boutiques des libraires ou des papetiers. Cette malade est obsédée en outre par des idées de doute et des scrupules de tout genre. Elle craint d’avoir commis des actes d’impureté.

Une forme singulière de la crainte des contacts a été signalée par M. Briand à la société médico-psychologique.

Il s’agit d’une jeune fille de sept ans, fille d’un délirant mélancolique à idées hypocondriaques ; elle se nourrit exclusivement de pain et de fromage sous prétexte que la viande contient des os susceptibles de l’étrangler et que les légumes qui ont touché la viande pourraient en dissimuler. Il m’a été impossible à une première entrevue de faire surgir cette explication qu’elle avait donnée, il y a longtemps, à ses parents et sur laquelle elle n’avait pas voulu revenir. Cependant, appelé à voir le père qui, dans le cours d’un nouvel accès mélancolique, refusait de s’alimenter, je me fis présenter l’enfant pour rechercher si elle ne portait pas certaines tares héréditaires ; mon interrogatoire était fini et j’allais la rendre à ses parents sans avoir trouvé rien de bien notable en elle, si ce n’est une grande vivacité intellectuelle avec une prodigieuse mémoire, lorsque, par hasard, la mère me rappela que la fillette se nourrissait exclusivement de pain et de fromage. Désireux d’obtenir de l’enfant l’aveu du motif qui lui faisait repousser les autres aliments, je l’interrogeai avec insistances. Elle se refusa d’abord à toute explication ; prières, sollicitations, rien n’y fit ; enfin, je la menaçai de lui faire avaler de force une grosse bouchée de viande, si elle ne me donnait la cause de sa répulsion. Alors, elle m’avoua que toujours elle avait été poursuivie par l’idée qu’elle serait étranglée par un os. Elle est, en effet, prise d’accès d’étouffements, et sa figure exprime une très vive terreur, dès qu’on met dans son assiette des fragments de viande. Les parents ont cessé de sévir contre elle et l’enfant ne paraît pas d’ailleurs souffrir de son régime. L’isthme du gosier ne présente rien d’anormal : la voûte palatine est très ogivale. Pas d’asymétrie faciale [7].

Toute crainte pathologique a sa contre-partie.. L’agoraphobie a pour opposé la claustrophobie. La kleptomanie, impulsion irrésistible au vol, a pour contre-partie la kleptophobie, ou crainte de s’emparer de ce qui est aux autres. La pyromanie, tendance irrésistible à mettre le feu, a pour pendant la pyrophobie, ou crainte des allumettes et du feu. À la zoophobie, dont nous venons de parier, nous pouvons opposer la zoophilie, ou amour exagéré des animaux, qui a donné à Magnan l’idée de la folie des antivivisectionnistes. De même c’est ainsi qu’à côté de la crainte des contacts impurs, on rencontre quelquefois le besoin irrésistible de toucher des choses malpropres.

Une jeune fille se marie à un jeune homme fort élégant, titré. Huit jours ne s’étaient pas écoulés que la nouvelle épouse avait découvert que M. le comte employait ses matinées et donnait tous ses soins à faire des boulettes avec ses excréments et à les aligner, par ordre de grosseur, sur le marbre de sa cheminée, devant sa pendule.

Sous prétexte de chasser les miasmes, une dame entretenait toujours au milieu de sa chambre un vase de nuit plein.

Trélat, à qui nous empruntons les deux faits précédents, nous fournit encore la curieuse observation suivante :

Madame Q… a épousé un négociant. Dès le commencement de son mariage, on s’est aperçu d’abord de ses bizarreries, puis de ses actes de déraison. Elle mettait un temps considérable à sa toilette et n’était jamais prête à l’heure convenue. Les retards ainsi imposés par elle aux affaires de la journée augmentaient de plus en plus, et elle se plaignait qu’on la tourmentât. Elle se faisait remarquer par sa mise extraordinaire plutôt que recherchée, et ne s’occupait pas suffisamment de la direction de sa maison et de la surveillance des domestiques. Son mari voyait avec étonnement qu’avant de se coucher, elle s’enfermait dans son cabinet de toilette, où elle restait plusieurs heures. S’il lui demandait à quoi elle pouvait s’occuper pendant un si long espace de temps, elle répondait qu’une femme a mille choses à faire ; mais quand après son premier accouchement elle eut une nourrice à côté d’elle, alors on s’aperçut qu’elle ne se couchait jamais avant trois heures du matin, quelquefois quatre. Pendant une grave maladie (une fièvre typhoïde) qu’elle fit, et qui permit et obligea de fouiller dans toutes les armoires, dont précédemment elle avait toujours conservé les clefs avec la précaution de ne s’en point dessaisir, même pendant ses couches, on découvrit l’explication de son travail nocturne. Chaque nuit elle faisait sa toilette à fond et enveloppait et pliait avec le plus grand soin, dans de petits papiers, tous les résidus corporels qu’elle enlevait de la surface de sa peau. Tout cela était classé par ordre de matières et par ordre chronologique dans des enveloppes de diverses couleurs : les ongles des mains toujours dans du papier de même nuance, avec la date du jour où ils avaient été coupés, tous les paquets d’ongles les uns sur les autres, par jour, mois et années ; même soin et couleur différente pour les ongles des pieds ; même précaution de classement pour la crasse enlevée aux ongles ; même sollicitude pour le résultat de la toilette des oreilles ; une pile particulière de petits papiers pour les fort minces résidus obtenus entre chaque orteil, et enfin une pile beaucoup plus importante pour les récoltes dues à l’action du peigne. On trouva dans cette armoire, emmagasiné comme le sont des objets précieux dans le nécessaire le mieux tenu, tout le produit consciencieux d’un travail hygiénique de près de dix années. Rien n’y manquait que les jours de couches pour lesquels il y avait une annotation explicative de l’abondance des résultats recueillis ensuite.

N’oublions pas de dire qu’on voyait à leur place d’élection plusieurs grosses piles des produits du pansement quotidien d’un vésicatoire qui avait suppure pendant deux ans, et d’un cautère qui le remplaça et fut maintenu un temps égal.

Assurément c’était le témoignage d’une grande propreté de corps et d’un long travail consacré chaque nuit et aux dépens du sommeil, à l’entretenir ; mais comment qualifier (si l’on n’avait affaire à une aliénée) l’excessive malpropreté qui consiste à serrer et à conserver toutes ces ordures au milieu et à côté du linge propre de corps et de table dont on se servait pour la maison ?

Cette dame, qui comptait deux aliénés dans sa famille, devint mélancolique suicide et tomba en démence.

P.-S.

Texte établi par PSYCHANALYSE-PARIS.COM d’après l’ouvrage de Alexandre Cullerre, Les frontières de la folie, Chapitre II, §. III : « Crainte des contacts. — Délire du toucher », Éd. J.-B. Baillière et fils, Paris, 1888, pp. 73-84.

Notes

[1J. Falret. De la folie raisonnante. (Annales méd. psych. 1886).

[2Legrand du Saulle. Loc. cit.

[3Marcé, Traité des maladies mentales. Paris, 1862.

[4Legrand du Saulle, loc. cit.

[5La folie lucide. Paris, 1860.

[6Déjerine. L’hérédité dans les maladies du système nerveux. Paris, 1883.

[7Soc. méd. psych., 27 juin 1885. (Annales médi. psych., 1885).

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