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Psychologie

Aspects psychologiques de l’obésité

Le mal du siècle

Date de mise en ligne : vendredi 20 février 2009

Auteur : Jack BENSIMON

Mots-clés :

Existe-t-il une affection plus commune dans les pays occidentaux qui ait fait couler plus d’encre et intéressé plus de monde que cet excès de poids qui torture tant et tant de monde ? Tout à été dit, tout à été écrit, au point qu’on se demande s’il est encore possible d’en parler ou d’en écrire sans tomber dans des répétions pénibles. L’obésité semble l’anathème des pays civilisés comme la malnutrition celle des pays sous développés. Avec la dépression, et le mal de dos, elle pourrait tout à fait passer pour « le mal du siècle ».

Des milliers d’articles ont été écrits un peu partout, des milliers de conférences aussi se sont tenues, les chercheurs à travers le monde se penchent sur cette obésité mais elle garde bien tous ses secrets. Et lorsque la moitié du monde meurt de faim, l’autre moitié meurt de trop manger ! Cette contradiction a toujours existé, mais elle est portée à la connaissance de tous, par les moyens modernes de diffusion et d’information.

Pourquoi devient-on obèse ?

Répondre à cette question est plus difficile qu’il n’y parait. Les facteurs en cause sont nombreux, et se mêlent les uns les autres Dans presque tous les cas. Il existe des causes multiples : génétiques, nutritionnelles, métaboliques, sociales et surtout psychologiques. C’est leur enchevêtrement qui rend si difficile la connaissance de cette affection. Nous allons nous intéressés ici aux aspects psychologiques.

Il s’agit de s’interroger sur le sens des comportements de l’obèse vis-à-vis de sa nourriture et tenter d’analyser son attitude. Et évidemment le dilemme du gourmand consiste à choisir entre manger selon ses désirs au préjudice de son aspect physique ou préférer garder la ligne en sacrifiant ses envies de nourritures. D’où une situation de rivalités entre deux désirs contraires. Combien de personnes autour de nous connaissent cet effet appelé yoyo, le poids qui monte et qui descend. Toutes ces personnes ont essayées tous les régimes jusqu’aux plus farfelus et étaient cependant en perpétuel conflit avec leurs goûts de la bonne chère car elles n’arrivaient pas à choisir de manière définitive entre justement ces deux désirs absolument contraires.

Il existe dans las causes psychologiques de l’excès de poids, le rôle des sollicitations du milieu dans lequel nous vivons tous. Quel est celui d’entre nous qui n’a pas été séduit par les appétissantes vitrines des pâtisseries pour Noël ou pour Pâques ? Celui qui a son libre arbitre sait plus ou moins faire la part des choses. Mais le malheureux obèse, lui ne saura pas. Entreront alors en jeu d’extraordinaires capacités associatives du cerveau.

Tout est prétexte à manger, un arôme, une couleur, l’aspect de la nourriture, sa présentation. Envies déçues ou irréalisables, peut-être résultats d’une mauvaise relation mère-enfant ou enfant-parents, sont assez puissants pour créer ces conditions conflictuelles à travers le refus et l’appétit inconsidéré de cette nourriture que tant d’autres regardent avec calme et pondération.

L’obèse dira un penchant pathologique, un attrait absurde pour toute cette bouffe ainsi exposée. Pulsions paroxysmique, brusques et irrépressibles, que certains auteurs n’hésitent pas à comparer à l’alcoolisme ou à la drogue dans leurs exigences immédiates et soudaines. C’est alors qu’il est bien difficile de différencier la part qui revient à l’hérédité, a l’environnement, aux habitudes ou à la nutrition. Anxieux et dépressif, dépendant totalement de son oralité, l’obèse évolue dans cet effrayant cercle magique : alimentation boulimique qui entraine un soulagement provisoire, suivi de la torture morale d’avoir succombé ce à quoi il lui est impossible de résister.

Et nous voila arrivés à cet état psychique : la boulimie. La boulimie est provoquée par des émotions, des frustrations affectives. Cette hyperphagie que rien ne semble pouvoir arrêter va de pair avec une tachyphagie. La personne mange abondamment mais mange aussi très vite. Un divorce, un deuil, un drame, un chagrin amoureux mais aussi un stress au travail sont les causes déclencheurs de ce genre de dévalorisation de la personnalité, puisqu’il ne veut pas de moi, c’est que je ne plais pas, pour me réconforter : l’alcool, les gâteaux, le chocolat, sans réfléchir « je me sens mieux si je mange, de préférence en cachette ». Parfois c’est la solitude qui suit un abandon, associé au chagrin.

Il existe aussi généralement chez l’obèse une façon anticipatoire de manger.

L’obèse est tout à fait comme le grand dépressif à qui l’entourage désirant le réconforter l’invite à « se secouer » justement ce dont il est moralement et psychologiquement inapte. Alors il accuse le monde entier de ses malheurs, tout en se berçant d’espoirs illusoires et, en premier lieu, la société qui ne lui facilite pas la tâche.

Dans les sociétés traditionnelles ou religieuses, le choix des aliments était réduit à cause d’interdictions religieuses, familiales ou climatiques. On ne mangeait pas à Lille comme à Marseille. Personne ne se posait même la question Tout cela est terminé, mondialisation en cause. Le consommateur se trouve dans nos sociétés d’abondance à opérer son propre choix nutritionnel. Pour l’obèse c’est une situation des plus génératrices d’anxiété : que faut-il manger ?

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