« Nous nous rendons bien compte que nous nous trouvons seulement au début d’une étude sur les expressions symboliques dans les jeux et les rêves des enfants, mais notre matériel nous a déjà permis d’observer différentes manifestations dans ce domaine. Ainsi, il nous a appris les différentes sources desquelles provenaient les symboles dont les enfants se servaient : les contes de fées, l’histoire sainte, la vie quotidienne, un nouveau milieu — tout se prêtait à ce travail. La manière avec laquelle l’enfant exprimait ses conflits dans ses jeux et dans ses rêves nous permettait de faire un diagnostic et même un pronostic sur sa névrose. Nous avons constaté que le refoulement était plus ou moins profond selon l’âge de l’enfant en question. L’atmosphère des rêves, le camouflage dont l’enfant se servait, les attitudes qu’il prenait dans le même jeu ou dans un rêve semblable nous renseignaient sur la gravité de la névrose de nos petits malades.
Ainsi avec le matériel, le travail théorique se compliquait de nouveaux problèmes, de nouvelles questions se posaient et certainement aussi de nouvelles difficultés apparaissaient.
Nous avons vu qu’entre le jeu, la rêverie et le rêve existent des liens très étroits. Les mêmes conflits et les mêmes problèmes cherchent leurs réalisations imaginatives dans les mêmes symboles et par les mêmes mécanismes » (Sophie Morgenstern, Psychanalyse infantile).