« Ce psychanalysant naïf que l’analyste sait du côté aliéné du “je ne pense pas”, il va le mettre à la tâche d’un penser. Qu’il associe librement, sans crainte ni tremblement de dire des conneries, à ceci près qu’en énonçant cette règle, dite fondamentale, l’analyste n’est pas sans savoir qu’il s’embarque avec son analysant sur la même galère puisque la règle fait retour sur lui en tant que : attention flottante et règle d’abstinence (on se croirait chez les jésuites).
Encore faut-il savoir qu’il n’a pas à prendre en charge la vérité, même si c’est la vérité insu qui est visée par la cure. La vérité, elle, se mi-dit comme elle peut côté analysant, même lorsqu’il raconte un bobard à son analyste.
L’analyste dirige la cure, pas le sujet, dit Lacan dans la “Direction de la cure”. Son interprétation, qui est insertion signifiante dans la tâche analysante est son grain de sel à lui, et en tant qu’équivoque signifiante elle est “acte en porte à faux” » (Paul Papahagi, 8 février 2006).