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Sigmund Freud

On bat un enfant

Revue Française de Psychanalyse (1933)

Date de mise en ligne : samedi 24 décembre 2011

Langue de cet article : Deutsch > »Ein Kind wird geschlagen«

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Sigmund Freud, « On bat un enfant », traduit de l’allemand par Henri Hoesli, in Revue Française de Psychanalyse, Tome VI, n° 3-4, Éd. Denoël et Steele, Paris 1933, pp. 274-297.

On bat un enfant
(Contribution à l’étude de la genèse des perversions sexuelles)
Par S. FREUD
Traduit de l’allemand par H. Hœsli
(Paru pour a première fois dans la Internat. Zeitschrift für ärztliche Psychoanalyse V 1919)

I

Le fantasme « on bat un enfant » est avoué avec une étonnante fréquence par les malades qui demandent à l’analyse de les guérir de leur hystérie ou bien de leur névrose obsessionnelle. Très probablement le retrouverait‑on souvent aussi chez toute une série de sujets qui, n’étant pas manifestement malades, ne viennent pas se soumettre au traitement.

À ce fantasme sont liées des sensations voluptueuses qui font qu’il a été et sera encore reproduit d’innombrables fois. L’acmé de l’évocation de la scène est, presque toujours accompagné d’une satisfaction masturbatoire (donc génitale), d’abord du plein gré du sujet, et plus tard compulsivement malgré ses efforts en sens contraire.

Le malade hésite à avouer un tel fantasme : le souvenir de sa première apparition est incertain : une résistance non équivoque s’oppose au traitement psychanalytique. La confession de ce fantasme au psychanalyste est entravée, semble‑t‑il, par plus de honte, par un plus violent sentiment de culpabilité que celle des autres données que le patient retrouve dans son souvenir concernant les débuts de sa vie sexuelle.

Enfin, l’on peut établir avec certitude que les premiers fantasmes de cet ordre ont été caressés très tôt, certainement avant les années scolaires du sujet, dès l’âge de cinq ou six ans. Si l’enfant a vu battre à l’école certains de ses camarades par l’instituteur, ses fantasmes endormis sont évoqués à nouveau, ravivés, intensifiés et le contenu a pu s’en trouver sensiblement modifié.

À partir de cette période scolaire, les scènes d’enfants battus florissent en nombre indéfini dans l’imagination.

Dans les cas observés, l’influence de l’école était si nette que les sujets étaient d’abord tentés d’attribuer, aux souvenirs scolaires tous leurs fantasmes de fustigation, mais cette première impression a toujours dû être abandonnée, les fantasmes en question existant déjà avant la scolarité.

Les châtiments corporels n’étant pas en usage dans les grandes classes, à leur influence se substitue alors celle de la lecture, facteur qui devient bientôt considérable. Dans le milieu de mes malades, c’était presque toujours dans les mêmes livres, accessibles à la jeunesse, que les fantasmes de fustigation puisaient de nouvelles incitations : les ouvrages de la Bibliothèque Rose, La Case de l’oncle Tom, etc. Sous l’influence de ces récits, l’imagination de l’enfant commençait à inventer toutes sortes de situations et de systèmes où des enfants étaient soit battus, soit punis d’une autre façon, pour leur méchanceté et leurs mauvaises habitudes.

Puisque la représentation du fantasme « on bat un enfant » était constamment investie d’une jouissance considérable et aboutissait à une satisfaction auto‑érotique, l’on pouvait s’attendre à ce que le spectacle d’un enfant battu à l’école fût une source de jouissance analogue. Or il n’en était jamais ainsi. Voir battre des camarades à l’école suscitait chez le sujet un sentiment d’exaltation probablement ambivalent, mais où l’imagination entrait pour beaucoup. Dans certains cas même, le spectacle réel des punitions corporelles était ressenti comme intolérable. D’ailleurs même dans les fantasmes raffinés des années ultérieures une condition restait nécessaire qu’il ne fût pas sérieusement fait de mal aux enfants punis.

Nous avions à rechercher dès lors le rapport entre le rôle des fantasmes de fustigation et celui des châtiments corporels réels dans l’éducation familiale du sujet. L’hypothèse la plus simple est que ces deux éléments sont en raison inverse l’un de l’autre : mais on ne peut le tenir pour démontré, vu le caractère unilatéral du matériel clinique. Les sujets qui m’apportaient des matériaux cliniques tels que ceux que nous étudions ici avaient en général rarement été battus dans leur enfance, ou tout au moins leur éducation n’avait pas été faite à coups de trique. Mais chacun de mes malades avait dû, une fois ou l’autre, prendre contact avec la force supérieure des parents ou des éducateurs : on sait de reste que toujours les jeux des enfants comportent un échange d’horions.

J’aurais bien voulu en apprendre davantage sur les fantasmes les plus précoces et les plus simples, ceux qui ne décelaient pas nettement l’influence des scènes vécues à l’école ou racontées dans les livres.

Qui était battu dans les fantasmes ? Le sujet lui‑même ou quelque autre enfant ? La victime était‑elle toujours la même ou changeait-elle suivant les besoins ? Qui avait battu l’enfant ? Un adulte ? Et lequel alors ? Ou bien le sujet se voyait‑il battant lui‑même un autre enfant ? Autant de questions restées sans réponses nette : nos investigations sur ce point se heurtèrent toujours à la même réponse timide : « Ma foi, je n’en sais pas davantage, il y a un enfant qu’on bat, voilà tout ».

Nous eûmes néanmoins plus de succès sans toutefois être entièrement éclairés, en interrogeant les patients sur le sexe de l’enfant battu. L’un répondait : « ce ne sont que des garçons », l’autre « rien que des filles ». Le plus souvent, c’était « je ne sais pas » ou « ça n’a pas d’importance ». Je ne suis jamais parvenu à découvrir, commue je l’aurais voulu, une relation constante envers le sexe du sujet producteur de fantasmes et celui de l’enfant battu.

De temps à autre, un détail caractéristique du contenu des fantasmes surgissait c’est sur le tutu tout nu qu’on bat le bébé [1].

En somme, impossible de décider si la jouissance accompagnatrice des fantasmes était sadique ou masochiste.

II

De pareils fantasmes, surgis à un âge très tendre, peut‑être à propos d’événements accidentels et conservés ultérieurement pour la satisfaction auto‑érotique qu’ils procurent, ne peuvent, d’après tout ce que nous savons, être conçus que comme fonction d’un facteur primaire de perversion. Une des composantes de la fonction sexuelle aurait pris, dans l’évolution, de l’avance sur les autres, serait devenue prématurément indépendante, se serait fixée et dérobée ainsi aux processus évolutifs ultérieurs : elle fournirait par là le témoignage d’une anomalie constitutionnelle particulière.

Une perversion infantile de ce genre ne se maintient pas nécessairement la vie entière on peut la voir subir un refoulement, être remplacée, par un mécanisme réactionnel, ou se transmuer par sublimation. (La sublimation d’ailleurs provient, peut‑être, d’un processus particulier qu’entraverait le refoulement.) Que si les processus que je viens d’indiquer font défaut, la perversion se maintient chez l’adulte. Quand nous constatons chez un adulte une aberration sexuelle — perversion, fétichisme, inversion — nous pouvons à juste titre espérer découvrir, par l’investigation anamnestique, une fixation infantile. Bien avant l’avènement de la psychanalyse, des observateurs tels que Binet avaient pu ramener les aberrations sexuelles de l’adulte à des impressions enregistrées précisément vers l’âge de cinq à six ans. Il y avait pourtant quelque chose où la raison se heurtait le manque de force traumatisante des impressions fixatrices, leur caractère le plus souvent banal et sans valeur excitative pour les autres hommes. Il était impossible de dire pourquoi les appétences sexuelles s’étaient justement fixées sur elles. Leur signification n’apparut que quand on comprit qu’elles avaient fourni à la composante sexuelle trop avancée et prête à l’essor, le prétexte accidentel, mais nécessaire à sa fixation. Il fallait bien s’attendre à se voir arrêté quelque part, au moins provisoirement, dans la remontée du cours de l’enchaînement causal. La constitution était ce point d’arrêt.

Si la composante sexuelle qui s’isole précocement en devançant les autres est la composante sadique, nous pouvons, d’après ce que nous savons par ailleurs nous attendre à ce que son refoulement ultérieur crée une prédisposition à la névrose obsessionnelle. Or, il ne semble pas que le résultat fourni par l’examen clinique contredise ici cette hypothèse. Parmi les six observations (4 femmes et 2 hommes) sur l’étude approfondie desquelles cette courte étude est basée, il y avait deux cas de névrose obsessionnelle : le premier très grave, désorganisant toute la vie da malade ; le second moins grave, facilement accessible à l’intervention. Un troisième cas présentait au moins quelques traits nets de névrose obsessionnelle. Certes, le quatrième cas n’était qu’une simple hystérie avec des douleurs et des inhibitions et dans le cinquième cas, l’on n’avait recouru à la psychanalyse que pour des indécisions : un diagnostic clinique grossier aurait ou bien laissé ce sujet hors de tout classement, ou bien s’en serait débarrassé en en faisant un « psychasthénique ». Que cette statistique ne nous déçoive pas toute prédisposition n’évolue pas nécessairement vers une maladie définie et en outre, nous devons nous estimer contents d’expliquer les faits positifs, sans nous croire obligés de préciser pourquoi telle ou telle chose n’est pas arrivée.

Voilà exactement jusqu’où nos connaissances actuelles nous permettent d’aller dans la compréhension des fantasmes de fustigation. Que cela ne constitue pas la liquidation définitive du problème, le psychanalyste l’entrevoit en reconnaissant que ces fantasmes semblent rester en dehors du reste du contenu de la névrose et ne pas occuper une place précise dans la structure de celle‑ci. Mais je sais, par ma propre expérience qu’on néglige volontiers de pareilles impressions.

III

Au fond si l’on voulait être rigoureux — et pourquoi ne pas l’être dans la mesure du possible ? — il ne faudrait reconnaître une psychanalyse comme correcte que quand elle aurait réussi à lever le voile d’amnésie qui cache à l’adulte les années anciennes de son enfance de deux à cinq ans environ.

C’est là une règle qu’on ne proclamera jamais assez souvent, ni assez haut aux analystes.

Mais on comprend pourquoi l’on ne peut toujours se conformer à cette règle : c’est que l’on désire obtenir des succès pratiques dans temps moins long et au prix de moins d’efforts.

Or, il me semble que, pour l’instant, les connaissances théoriques sont encore, pour chacun de nous, incomparablement plus importantes que le succès thérapeutique : qui néglige l’analyse de l’enfance du sujet s’expose fatalement à de graves erreurs. Ce n’est pas sous-estimer l’influence des événements ultérieurs que de souligner l’importance des faits les plus anciens. Mais les faits récents jaillissent patents, à l’analyse, de la bouche du malade : l’intervention du médecin est au contraire indispensable pour faire valoir les droits des événements infantiles.

La période qui s’étend de l’âge de deux ans à celui de quatre ou cinq ans est le moment où ces facteurs libidinaux innés sont éveillés pour la première fois par les événements et se fixent à certains complexes. Nos fantasmes de fustigation ne se manifestent qu’à la fin de cette période ou après elle. Mais il se peut qu’ils procèdent de quelque chose d’autre, qu’ils soient le résultat d’une évolution, qu’ils représentent non un point de départ, mais un aboutissement.

Hypothèse que l’analyse confirme. En poursuivant cille‑ci avec rigueur, nous trouvons que l’évolution des fantasmes de fustigation est loin d’être simple leurs éléments essentiels se modifient plus d’une fois, tant dans leurs rapports avec le sujet que dans leur objet, leur contenu et leur signification.

Pour suivre plus facilement ces modifications, limitons‑nous désormais aux femmes : d’une part elles représentent la majorité de mes malades (quatre observations sur six), d’autre part les fantasmes de fustigation produits par des sujets de sexe masculin comportent un autre thème que je veux laisser de côté. Je vais m’efforcer de ne schématiser que dans la mesure où l’exige un exposé convenant à la moyenne des cas. Peut‑être d’autres observations apporteront‑elles des variétés nouvelles de la situation à tout le moins suis‑je certain d’avoir compris un mécanisme typique et fréquent.

Nous admettons, d’après ce qui vient d’être dit, que la première phase des fantasmes de fustigation chez la fillette doit appartenir à une époque très reculée de l’enfance. Plusieurs éléments en restent singulièrement indéfinissables, comme s’ils importaient peu. Le renseignement si maigre « on bat un enfant », que la malade nous apporte lors de sa première confidence, semble vraiment répondre à la nature même du fantasme. Mais on peut néanmoins acquérir quelques précisions, toujours concordantes dans les différents cas : l’enfant battu n’est jamais la patiente c’est toujours quelque autre, le plus souvent un sien frère ou une sienne soeur, si elle en a. Mais c’est indifféremment un frère ou une soeur : pas de relation constante entre le sexe de la malade et celui de l’enfant battu, le fantasme n’est donc certainement pas masochique. Est‑il donc sadique ? Pourtant ce n’est jamais la malade qui bat l’enfant dans le fantasme. Cette personne qui bat, impossible de dire dès maintenant qui c’est : mais une chose est certaine : ce n’est pas un enfant, c’est un adulte. Plus tard, on y reconnaîtra, nettement sans équivoque, le père de la fillette.

Ce premier état du fantasme se résume donc ainsi : « Le père bat l’enfant ». Je dévoile déjà beaucoup du contenu que nous aurons à caractériser si je précise la phrase comme suit : « Mon père bat l’enfant que j’ai pris en haine ». On peut d’ailleurs hésiter à appeler déjà fantasme ce premier état de ce qui sera plus tard le fantasme de fustigation. À ce stade, peut‑être s’agit‑il plutôt du souvenir de spectacles analogues auxquels on a assisté et de désirs surgis à propos d’événements divers, mais ce sont là des discussions oiseuses.

Dans la phase suivante, de grands changements ont déjà eut lieu. Le batteur est bien toujours le père : mais l’enfant battu n’est plus le même c’est maintenant, constamment, la personne elle‑même. Le fantasme est à un haut‑degré investi de jouissance et s’est empli d’un contenu significatif dont l’explication nous occupera plus tard. Ce second stade se formule donc ainsi : « Mon père me bat ». Il est indubitablement masochique. Cette seconde phase est la plus importante, la plus lourde de conséquences. Mais on peut dire d’elle, en un certain sens, qu’elle n’a jamais d’existence réelle. Demeurée inconsciente, elle ne peut jamais, de ce fait, être évoquée par le souvenir et n’est qu’une reconstitution analytique, mais une reconstitution nécessaire.

Le troisième état du fantasme se rapproche du premier. Il se résume par la formule même que donne la patiente. Le batteur n’est jamais le père. Comme dans le premier état, il est soit indéterminé, soit figuré, fait typique, par un substitut du père (l’instituteur par exemple). La personne elle‑même ne figure plus dans ce fantasme. Insiste‑t‑on, elle concède : « J’assiste probablement à la scène ». Au lieu d’un seul battu, il y en a maintenant, le plus souvent, beaucoup. Et dans les fantasmes des fillettes, ce sont d’ordinaire des garçons, mais non plus, comme au premier stade, des garçons vraiment connus de la patiente. Cette situation primitivement simple et monotone, être battu, peut subir les modifications et les amplifications les plus diverses les coups peuvent même être remplacés par d’autres genres de punitions ou d’humiliations. Mais le trait essentiel qui distingue même les plus simples de ces fantasmes de ceux de la première phase, et qui marque le rapport de cette phase avec la seconde, c’est que le fantasme est maintenant chargé d’une excitation franchement sexuelle et provoque ainsi la satisfaction masturbatoire.

C’est justement là que réside l’énigme : comment ce fantasme dorénavant sadique, savoir la représentation de garçons étrangers et inconnus qu’on est en train de battre, est‑il devenu, en même temps qu’il prenait cet aspect, un acquêt permanent des tendances libidinales de la fillette ?

Nous ne nous dissimulons pas que l’enchaînement des trois phases du fantasme, leur rapport entre elles et plusieurs de leurs autres particularités sont restées inintelligibles jusqu’à ce jour.

IV

L’analyse, quand on la conduit jusqu’à cette première période où le fantasme de fustigation était enfoui et d’où il peut être dégagé par le souvenir, nous montre l’enfant empêtré dans les agitations de son complexe parental.

La petite fille est tendrement fixée à son père : il a dû tout faire pour gagner son affection : il a semé ainsi le germe d’une attitude de haine et de rivalité vis‑à‑vis de la mère : cette attitude se maintient à côté d’une tendance de tendre affection : avec les années, elle peut devenir plus consciente, ou déclencher par réaction une tendresse excessive.

Mais ce n’est pas sur la situation vis‑à‑vis de la mère que repose le fantasme de fustigation. Il y a, dans la famille, d’autres enfants encore, qui, plus âgés, qui plus jeunes : la fillette ne les aime pas, ceci pour bien des motifs, mais surtout parce qu’il faut qu’elle partage avec eux l’affection de ses parents : aussi les repousse‑t‑elle avec toute la sauvage énergie propre à la vie sentimentale de cet âge.

S’agit‑il d’un frère ou d’une soeur plus jeune (comme dans trois de mes observations), l’enfant le méprise, en même temps qu’elle le hait : n’est‑elle pas le témoin de la façon dont les parents aveuglés laissent toujours capter leur tendresse par leur dernier né ? Elle saisit très tôt que le fait d’être battu, même si les coups ne font pas très mal, représente un déni d’affection, une humiliation. Nombreux sont les enfants qui se tenaient pour trônant en sécurité dans l’affection inébranlable de leurs parents et qu’une seule taloche précipite des cieux de leur imaginaire toute puissance. Aussi est‑ce une représentation agréable que de se figurer son père battant l’enfant qu’on a pris en grippe, que ce soit justement lui, ou que ce soit tout autre qu’on ait, dans la réalité, vu battre. Pareil fantasme signifie en effet : « Papa n’aime pas cet autre enfant, il n’aime que moi ».

Voilà donc le contenu et la signification du fantasme de fustigation dans sa première phase. Ce fantasme satisfait probablement la jalousie de l’enfant, et dépend de ses facultés d’aimer : mais il est soutenu aussi, et fortement, par des intérêts égoïstes. Il est par conséquent douteux que l’on doive le dire purement sexuel : on n’ose pas non plus l’appeler sadique. L’on sait, du reste, que, dès que l’on entreprend de remonter vers l’origine, les signes diagnostiques sur lesquels sont d’ordinaire basées les classifications tendent à se fondre les uns avec les autres. Aussi la réponse que nous cherchons est‑elle, peut‑être, semblable à la prédiction faite par les trois sorcières à Banquo : le fantasme n’est in sexuel, ni sadique exclusivement, mais fait d’une substance d’où le sexuel et le sadique pourront ultérieurement sortir. Il n’y a, en tout état de cause, nulle raison de croire que cette première phase serve déjà à une excitation qui, au moyen des organes génitaux, apprenne à se liquider en un acte masturbatoire.

Certes, dans ce choix objectal qu’implique l’amour incestueux, la vie sexuelle des enfants atteint manifestement déjà le stade de l’organisation génitale. Plus facile à démontrer pour le garçon, le fait est certain aussi pour la fillette. Une sorte de pressentiment des buts sexuels ultérieurs, définitifs et normaux, domine la tendance libidinale de l’enfant. On peut se demander d’où pareille obscure prescience peut provenir, mais on peut, par ailleurs, y voir une preuve que les organes génitaux ont déjà commencé à jouer leur rôle dans les processus d’excitation libidinale. Le désir d’avoir un enfant de sa mère ne manque jamais chez le garçon, celui d’avoir un enfant de son père est constant chez la fillette, et ceci sans que ni l’un ni l’autre soient en état de se rendre nettement compte des voies et moyens par où réaliser ces désirs. Que les parties génitales y soient pour quelque chose, voilà qui paraît être pour l’enfant un fait acquis : mais quand il s’efforce de préciser davantage, c’est dans d’autres rapports que ceux mêmes du coït qu’il va chercher l’essence des privautés qu’il suppose entre ses parents : gésir dans le même lit, uriner ensemble, etc… c’est que pour lui ces faits là se traduisent plus aisément en représentations verbales que ne le peut faire cette chose obscure en rapport avec les génitoires.

Arrive assez vite un temps où cette fleur précoce est endommagée par le gel : aucun de ces attachements amoureux d’un caractère incestueux ne peut échapper à la fatalité du refoulement : ils tombent sous sa coulpe à propos d’événements extérieurs, faciles à déceler, donnant lieu à une déception, à propos de mortifications inattendues de naissances indésirables d’un frère ou d’une soeur, ressenties comme une infidélité, etc… Ces occasions faisant défaut, le refoulement peut être déclenché par une cause interne : la trop longue attente de la réalisation du désir peut même suffire à provoquer ce processus. Il est évident que les événements n’en sont pas les causes effectives, mais que ces attachements amoureux étaient destinés à sombrer un jour ou l’autre. Pour quelles raisons nous n’en savons rien. La chose la plus probable est qu’ils passent parce que leur temps est révolu, parce que les enfants entrent dans une nouvelle phase d’évolution, au cours de laquelle ils sont obligés de refaire le refoulement du choix objectal incestueux advenu dans l’histoire de l’humanité (Voir le rôle du destin dans le mythe oedipien). Ce qui dans l’inconscient, existe en tant que résultat psychique des tendances incestueuses n’est plus assumé par le conscient de la nouvelle phase : ce qui en était devenu conscient est de nouveau refoulé. De pair avec ce processus de refoulement apparaît une conscience de culpabilité d’origine également inconnue, mais indubitablement liée à ces désirs incestueux et justifiée par leur survivance dans l’inconscient [2].

Le fantasme de la période des tendances incestueuses s’était formulé ainsi : « Il (mon père) n’aime que moi, il n’aime pas l’autre enfant puisqu’il le bat ». Pour sa conscience de culpabilité aucune punition n’est plus dure que le renversement de ce triomphe : « Non, il ne t’aime pas puisqu’il te bat ». Le fantasme de la seconde phase, être soi‑même battu par le père deviendrait ainsi l’expression directe de la conscience de culpabilité à laquelle succombe maintenant l’amour pour le père. Le fantasme est donc devenu masochique. Autant que j’aie pu observer il en est constamment ainsi, c’est toujours la conscience de culpabilité qui transforme le sadisme en masochisme. Certes tout le contenu du masochisme n’est pas là. La conscience de culpabilité ne peut pas tenir la campagne à elle toute seule, il fait accorder sa part à l’élan d’amour. Rappelons‑nous qu’il s’agit d’enfants chez lesquels pour des raisons constitutionnelles, la composante sadique a pu se manifester précocement et isolément. Nous n’avons pas à abandonner ce point de vue. C’est précisément chez ces enfants qu’une régression à l’organisation prégénitale, sadique anale, se trouve particulièrement facilitée.

Quand l’organisation sexuelle, à peine parvenue au stade génital, est atteinte par le refoulement, il n’en résulte pas seulement cette conséquence que toute représentation psychique de la tendance incestueuse devient ou reste inconsciente, mais il apparaît encore cette autre conséquence que l’organisation génitale elle‑même subit un abaissement régressif. Voici ce qui se passe : « Mon père m’aime » était compris dans le sens génital : la régression en fait : « Mon père me bat » (Je suis battu par mon père). Ce fait d’être battu constitue une rencontre de la conscience de culpabilité et de l’érotisme : il ne constitue pas seulement la punition pour le rapport génital censuré, mais aussi sa compensation régressive et c’est de cette dernière source qu’il tire la jouissance qui lui restera dorénavant acquise et qui se liquidera par des actes masturbatoires. Mais cela n’est encore que l’essence du masochisme.

Le fantasme de la seconde phase, être soi‑même battu par le père reste généralement inconscient, probablement à cause de l’intensité du refoulement. Il ne m’est pas possible d’indiquer pourquoi, dans l’une de mes six observations (un cas masculin), le souvenir, chose exceptionnelle, en restait conscient. Le sujet, aujourd’hui adulte, se souvenait nettement qu’il avait eu coutume d’utiliser, pour des fins masturbatoires, la représentation d’être battu par sa mère. Il est vrai qu’il substitua bientôt à sa propre mère, soit celles de ses camarades d’école, soit d’autres femmes lui ressemblant de quelque façon. Il ne faut pas oublier que, dans cette transformation du fantasme incestueux du garçon en fantasme masochique correspondant, il y a un renversement de plus que dans le cas de la jeune fille, savoir la substitution de la passivité à l’activité. Il se peut que ce surplus de déformation préserve le fantasme d’être, par le refoulement, relégué dans l’inconscient, à la place du refoulement, la régression aurait suffi à la conscience de culpabilité ; dans les cas féminins, la conscience de culpabilité, peut‑être plus exigeante, n’aurait été apaisée que par le concours des deux processus.

Dans deux de mes quatre observations féminines, il s’était développé sur le fantasme masochique de fustigation un édifice ingénieux de rêveries d’une très grande importance pour les personnes intéressées et auquel échut la fonction de rendre possible le sentiment de jouissance eu dehors de tout acte masturbatoire. Dans un de ces cas le contenu du fantasme, à savoir être battu par le père, put de nouveau se hasarder dans le conscient à condition que le moi, par un léger déguisement, fût rendu méconnaissable. Le héros de ces récits fut régulièrement battu par le père et ce n’est que plus tard qu’à ces coups se substituèrent des punitions extra corporelles, des humiliations, etc.

Mais je le répète, le fantasme reste généralement inconscient. Il faut le reconstituer par l’analyse. Cela permet peut‑être de donner raison aux malades qui croient se rappeler que l’onanisme s’est manifesté chez eux plus tôt que le fantasme de fustigation de la troisième phase (que nous allons étudier plus loin) ; ce dernier s’y serait associé plus tard sous l’impression de scènes d’école par exemple. Chaque fois que nous avons ajouté foi à ces indications nous avons toujours incliné à admettre que l’onanisme s’était d’abord produit sous l’empire de fantasmes inconscients, remplacés plus tard par des fantasmes conscients.

Nous considérons comme un semblable substitut le fameux fantasme de fustigation de la troisième phase sous sa forme définitive, ce fantasme où le sujet apparaît encore tout au plus comme spectateur et où le père est personnifié par un professeur ou par quelque autre supérieur. Le fantasme semblable maintenant à celui de la première phase, paraît, de nouveau, tourné vers le sadisme. On a l’impression que dans la phrase : « Mon père bat un autre enfant, il n’aime que moi », l’accent s’est reporte sur la première partie de la phrase, la seconde ayant succombé au refoulement. Cependant, la forme seule de ce fantasme est sadique, la satisfaction qui en résulte est d’ordre masochique. Son importance réside en ceci qu’il s’est chargé de l’investissement libidinal de la partie refoulée et en même temps de la conscience de culpabilité qu’implique le contenu. Les nombreux enfants indéterminés battus par le professeur ne sont que des substituts du sujet lui‑même.

C’est ici qu’on remarque pour la première fois quelque chose comme une constance du sexe des personnes jouant un rôle dans le fantasme. Les enfants battus sont presque tous des garçons, dans les fantasmes des garçons aussi bien que dans ceux des fillettes. Ce fait ne s’explique évidemment pas par une concurrence éventuelle des sexes, car il faudrait alors que des fillettes fussent battues dans les fantasmes des garçons. Il n’a, non plus aucun rapport avec le sexe de l’enfant haï de la première phase, mais il indique chez la fillette un processus plus compliqué. En se détournant de l’amour incestueux pour le père, conçu sur le mode génital, les fillettes rompent facilement avec leur féminité ; elles raniment leur « complexe de virilité » (van Ophuitjsen) et veulent à partir de ce moment n’être que des garçons. Voilà pourquoi les sujets battus qui les remplacent sont aussi des garçons. Dans l’un des deux cas de rêveries que nous avons mentionnés les rêveries s’élevaient presque au niveau d’une œuvre littéraire, les héros n’étaient que des hommes jeunes, les femmes ne figuraient même pas dans ces créations et n’y figurèrent qu’au bout de plusieurs années et encore dans des rôles accessoires.

V

J’espère avoir suffisamment détaillé mes observations analytiques et je ne demande plus qu’une chose au lecteur, de considérer que les six observations tant de fois citées n’épuisent pas mes matériaux, mais que je dispose comme d’autres analystes d’un nombre beaucoup plus important de cas moins bien examinés. Ces observations peuvent être utilisés dans plusieurs directions, c’est‑à‑dire pour mettre en lumière la genèse des perversions en général et du masochisme en particulier et pour étudier le rôle que joue dans le dynamisme de la névrose la différence des sexes.

Le résultat le plus frappant d’un pareil examen concerné la genèse des perversions. Nous n’attaquons pas l’hypothèse d’après laquelle les perversions seraient déterminées tout particulièrement par des facteurs constitutionnels renforçants ou par la manifestation précoce d’une composante sexuelle. Cette hypothèse n’explique pas tout. La perversion n’occupe plus une place isolée dans 1a vie sexuelle de l’enfant, mais elle est intégrée dans l’ensemble des processus évolutifs typiques — pour ne pas dire normaux — que nous connaissons tous. Nous la considérons désormais comme étant en rapport avec l’amour objectal incestueux de l’enfant, avec son complexe d’Œdipe. Elle se manifeste d’abord sur le terrain de ce complexe, et celui‑ci une fois effondré, elle survit souvent toute seule, héritière de son investissement libidinal et chargée de la conscience de culpabilité qui le caractérise. La constitution sexuelle anormale a finalement montré sa puissance en ceci qu’elle a poussé le complexe d’Œdipe dans une direction particulière et qu’elle l’a réduit à un phénomène rudimentaire insolite.

On sait que la perversion infantile peut servir de base au développement d’une perversion construite sur le même mode et qui, s’établissant à perpétuité, consume toute la vie sexuelle de l’homme. Elle peut également être arrêtée dans son évolution et se conserve à l’arrière plan d’une évolution sexuelle normale, mais en enlevant toujours à cette dernière, une certaine quantité d’énergie. Le premier phénomène était déjà connu aux temps pré-analytiques ; mais l’investigation analytique de ces perversions complètes a à peu près comblé le gouffre qui séparait les deux phénomènes mentionnés. Car on constate assez fréquemment qu’à l’ordinaire, à l’âge de la puberté, il s’est manifesté chez ces pervers un commencement d’activité sexuelle normale. Mais cette velléité n’étant pas suffisamment vigoureuse a été abandonnée devant les premiers obstacles qui ne font jamais défaut et le sujet est alors revenu définitivement à la fixation infantile.

Il serait évidemment important de savoir si l’on peut affirmer comme une généralité que les perversions infantiles proviennent du complexe d’Œdipe. Pour en décider, de nouvelles recherches seraient nécessaires, mais l’hypothèse ne paraît pas impossible. Si nous nous rappelons les anamnèses que nous fournissent les perversions d’adultes, nous remarquons bien que l’impression décisive, le « premier événement », de tous ces pervers, fétichistes et autres, ne se situe presque jamais avant la sixième année. Mais à cette époque l’empire du complexe d’Œdipe est déjà révolu ; l’événement dont le souvenir est resté conscient et dont l’effet est si énigmatique, pourrait très bien représenter l’héritage du complexe d’Œdipe.

Les rapports entre cet événement et le complexe désormais refoulé restent obscurs tant que l’analyse n’a pas encore éclairé l’époque qui précède l’événement « pathogène ». Qu’on considère maintenant le peu de valeur d’une assertion telle que celle qui pose l’existence de l’homosexualité innée, en se basant sur le fait que le sujet en question n’a, dès l’âge de six ou huit ans, éprouvé d’inclination que pour des personnes du même sexe.

S’il est généralement possible de faire dériver les perversions du complexe d’Œdipe, notre appréciation de celui‑ci se trouve de ce fait confirmée à nouveau. Car nous estimons que le complexe d’Œdipe est le noyau propre de la névrose. La sexualité infantile qui atteint en lui son apogée est la véritable condition de la névrose, et ce qui reste de lui dans l’inconscient représente la disposition à la névrose ultérieure de l’adulte. Le fantasme de fustigation ainsi que d’autres fixations perverses analogues ne seraient alors eux aussi que des résidus du complexe œdipien, pour ainsi dire des cicatrices que laisse après lui le processus révolu, précisément comme le fameux « sentiment d’infériorité » correspond à une pareille cicatrice narcissique. Je partage sans restriction les opinions de Marcinowski qui, récemment, a exprimé cette conception d’une manière heureuse (Les sources érotiques des sentiments d’infériorité, Zeitschrift für Sexualwissenschaft, IV, 1918). On sait que cette micromanie des névrosés n’est que partielle elle aussi et qu’elle est compatible avec l’existence de sentiments de mégalomanie provenant d’autres sources. J’ai parlé ailleurs de l’origine du complexe d’Œdipe ainsi que du destin que, seul parmi les animaux, subit l’homme et qui le contraint à recommencer deux fois sa vie sexuelle : d’abord comme toutes les autres créatures dès la première enfance, puis, de nouveau, après une longue interruption à l’âge de la puberté. J’ai parlé surtout de ce qui est en rapport avec « l’héritage archaïque » du complexe d’Œdipe. Je n’ai donc pas l’intention de m’y arrêter ici.

L’étude de nos fantasmes de fustigation n’apporte que de rares contributions à la genèse du masochisme. Il semble d’abord se confirmer que le masochisme n’est pas une manifestation pulsionnelle primaire, mais qu’il provient d’un retour de sadisme contre le sujet lui‑même, c’est‑à‑dire d’une régression faisant passer de l’objet au moi les tendances en question (cf. « Pulsions et Destinées de pulsions », dans la collection des Kleine Schriften 1918, Ve volume des Œuvres complètes). Nous admettons que des pulsions à but passif peuvent, principalement chez la femme, apparaître dès le début, mais la passivité ne fait pas tout le masochisme ; il y a encore le caractère de déplaisir, qui étonne tant dans une satisfaction pulsionnelle. La transformation du sadisme en masochisme semble se faire sous l’influence de la conscience de culpabilité participant à l’acte de refoulement. Le refoulement se manifeste donc ici par trois effets différents : il rend inconscients les résultats atteints dans l’organisation génitale, il oblige celle‑ci à la régression au stade sadique anal antérieur et il transforme enfin son sadisme en un masochisme passif qui, dans un certain sens, se révèle, de nouveau, d’essence narcissique. Le second de ces trois résultats est rendu possible par la faiblesse qu’il faut admettre dans ce cas, de l’organisation génitale ; le troisième résultat devient nécessaire du fait que la conscience de culpabilité prend ombrage du sadisme comme elle le prend du choix objectal incestueux, conçu génitalement. La provenance de la conscience de culpabilité c’est là encore une chose que les analyses ne révèlent pas. Elle semble être apportée par la nouvelle phase dans laquelle l’enfant entre, et si dès lors elle persiste, correspondre à une formation de cicatrice semblable à celle du sentiment d’infériorité. D’après nos connaissances encore incertaines sur la structure du moi nous attribuerions la conscience de culpabilité à cette instance qui s’oppose sous la forme de conscience critique au reste du moi. Cette instance provoquerait dans le rêve le phénomène fonctionnel de Silberer et se détacherait du moi dans la folie de surveillance.

Constatons en passant que l’analyse des perversions infantiles ici traitées contribue à résoudre une vieille énigme qui, d’ailleurs, a toujours tourmenté davantage les non analystes que les analystes eux‑mêmes. Mais récemment encore, M. E. Bleuler lui‑même a trouvé singulier et inexplicable le fait que les névrosés prissent l’onanisme comme centre de leur conscience de culpabilité. Nous avons toujours admis que cette conscience de culpabilité visait l’onanisme pré‑infantile et non pas celui de la puberté et qu’elle devait principalement être rapportée non pas à l’acte masturbatoire, mais au fantasme qui, tout en restant inconscient, se trouve à la base de cet acte.

J’ai déjà montré ailleurs quelle importance la troisième phase en apparence sadique du fantasme de fustigation, porteur de l’excitation incitant à la masturbation, réussissait à s’octroyer. J’ai montré également quelles élaborations de l’imagination cette troisième phase avait coutume de stimuler, élaborations évoluant en partie dans le même sens, en partie vers une suppression compensatoire de l’onanisme. Mais la seconde phase, inconsciente et masochique, le fantasme d’être battu soi‑même par le père, est d’une importance infiniment plus grande. Car non seulement elle garde son influence à travers la phase qui la remplace, mais elle agit certainement sur le caractères influences qui émanent directement de son expression inconsciente. Les personnes qui portent en elles un pareil fantasme développent une sensibilité et une irritabilité toutes particulières à l’égard des individus qu’elles peuvent ranger dans la série du père et de ses substituts ; elles courent au devant des offenses et assurent ainsi la réalisation de la situation imaginée, c’est‑à‑dire, d’être battues par leur père à leurs préjudices et dépens. Je ne m’étonnerais pas si l’on arrivait un jour à montrer que ce même fantasme est la base de la folie paranoïaque des quérulants.

L’exposé des fantasmes infantiles de fustigation aurait été peu clair si je ne les avais pas, sauf quelques allusions, limités aux personnes de sexe féminin. Je résume brièvement les résultats : le fantasme de fustigation des fillettes passe par trois phases, dont la première et la troisième persistent dans le souvenir conscient, la seconde restant inconsciente. Les deux phases conscientes semblent être sadiques, celle du milieu, la phase inconsciente, est indubitablement d’ordre masochique ; son contenu est « être battue par son père ». C’est à elle que sont fixés l’investissement libidinal et la conscience de culpabilité. L’enfant battu imaginaire est dans les deux autres phases toujours différent du sujet, dans celle du milieu seulement le sujet lui‑même, dans la troisième, phase consciente, ce sont en majorité des garçons qui sont battus. La personne qui bat est, au début, le père, plus tard, un de ses substituts. Le fantasme inconscient de la phase du milieu possède à l’origine une signification génitale. Il provient du refoulement et de la régression du désir incestueux d’être aimé par le père. Il s’y associe de façon apparemment lâche, le fait que les fillettes entre la seconde et la troisième phase, changent de sexe, s’imaginent être des garçons.

Si je suis parvenu moins loin dans la connaissance des fantasmes de fustigation du garçon, c’est peut‑être à cause du caractère peu favorable de mes matériaux. Je m’attendais naturellement à ce que les situations que nous avons trouvées chez la fillette fussent les mêmes chez le garçon, la mère prenant dans ce cas dans le fantasme, la place du père. Cette présomption semblait se confirmer, car le fantasme hypothétiquement correspondant du garçon avait pour contenu d’être battu par sa mère (plus tard par un substitut). Mais ce fantasme où le sujet lui‑même peut être retenu comme objet se différencie de la seconde phase observée chez la fillette par le fait qu’il peut devenir conscient. Essaye‑t‑on alors de l’identifier à la troisième phase chez la fillette, il reste comme nouvelle différence que la personne du garçon n’est pas remplacée par de nombreux garçons indéterminés, étrangers, moins encore par de nombreuses fillettes. On s’était donc trompé en s’attendant à un parallélisme complet.

Mon matériel clinique concernant l’homme ne comprenait que peu d’observations de fantasmes infantiles de fustigation non compliqués d’autres troubles graves de l’activité sexuelle. Par contre il s’y trouvait un assez grand nombre de sujets qui devaient être considérés comme de véritables masochistes dans le sens de la perversion sexuelle. Il s’agissait de sujets qui avaient trouvé leur jouissance sexuelle exclusivement dans la masturbation accompagnée de fantasmes masochiques ou d’autres qui avaient réussi à coupler le masochisme et l’activité génitale de façon qu’ils arrivaient grâces à des mises en scène masochiques et dans des conditions analogues, à l’érection et à l’éjaculation ou qu’ils parvenaient même à accomplir un coït normal. Cas plus rare, le masochiste était dérangé dans ses actes pervers par des représentations obsessionnelles se manifestant d’une manière insupportablement intense.

Des pervers satisfaits ont rarement recours à l’analyse ; mais en ce qui concerne les trois groupes de masochistes mentionnés, ils peuvent avoir de sérieux motifs pour venir consulter l’analyste. L’onaniste masochique se trouve absolument impuissant quand, finalement, il essaye malgré tout le coït avec une femme. Quant à celui qui, jusqu’alors, a réussi le coït à l’aide d’une représentation ou d’une mise en scène masochique, il peut s’apercevoir tout à coup que cette association si commode pour lui n’est plus efficace, le facteur génital ne réagissant plus à l’excitation masochique. Nous sommes habitués à promettre avec conviction la guérison aux impuissants psychiques qui viennent nous consulter, mais même dans ce pronostic nous devrions montrer plus de retenue tant que le dynamisme du trouble nous est inconnu. C’est une très mauvaise surprise quand l’analyse nous révèle comme cause de l’impuissance « uniquement psychique » une attitude masochique très nette, enracinée depuis longtemps, peut‑être.

Or, on fait chez ces hommes masochiques une découverte qui nous incite à juger indépendamment les faits sans poursuivre, pour le moment, l’analogie avec les situations chez la femme. Il appert qu’ils prennent régulièrement dans les fantasmes masochiques ainsi que dans les mises en scène nécessaires à leur réalisation, le rôle de femmes, leur masochisme coïncide donc avec une attitude féminine. Cela ressort facilement des détails des fantasmes ; mais beaucoup de malades s’en rendent compte et l’apportent comme une certitude subjective. Le fait que l’embellissement scénique du tableau masochique tient à la fiction d’un méchant garçon, page, ou apprenti devant être puni, n’y change rien. Mais les personnages qui punissent sont dans les fantasmes comme dans les mises en scène toujours des femmes. Voilà qui est déroutant au possible ; on aimerait savoir si le masochisme du fantasme infantile de fustigation est déjà basé sur une pareille attitude féminine [3].

Abandonnons donc la question du masochisme des adultes, si difficile à expliquer et abordons les fantasmes infantiles de fustigations chez les individus mâles. L’analyse de la première enfance nous permet encore de faire une découverte étonnante : le fantasme conscient ou susceptible de devenir conscient, ayant pour contenu : d’être battu par la mère, n’est pas le fantasme originel. Il a un stade antérieur qui reste régulièrement inconscient et dont le contenu est « Mon père me bat ». Ce stade antérieur correspond effectivement à la seconde phase du fantasme observé chez la fillette. Le fantasme connu et conscient : « Ma mère me bat » tient lieu de la troisième phase du fantasme de la fillette, où, comme nous l’avons, dit, ce sont des garçons inconnus qui sont battus. Je n’ai pu démontrer un stade antérieur de nature sadique comparable à la première phase chez la fillette, mais je ne veux pas me prononcer définitivement contre l’existence d’un tel stade, car je reconnais la possibilité de types plus compliqués que celui qui est envisagé ici.

Je ne pense pas risquer de faire naître quelque confusion dans l’esprit des lecteurs en appelant brièvement cette représentation d’être battu : un fantasme masculin, le dit fantasme n’est lui‑même qu’un commerce amoureux d’ordre génital amoindri par voie de régression. Le fantasme masculin inconscient ne signifiait originellement pas comme nous l’avons mentionné plus haut : « Mon père me bat », mais plutôt « Mon père m’aime ». Les processus que nous connaissons en ont fait le fantasme conscient : « Ma mère me bat ». Le fantasme de fustigation est donc chez le garçon dès le début d’ordre passif, né qu’il est de l’attitude féminine envers le père. Il correspond de même que celui de la fillette au complexe d’Œdipe, mais il convient de rejeter le parallélisme que nous nous attendions à constater et d’admettre que dans les deux cas le fantasme de fustigation dérive de l’attachement incestueux au père.

La clarté de l’exposé ne pourra que gagner si je rapporte encore ici les autres concordances et les autres divergences entre les fantasmes de fustigation des deux sexes. Chez la fillette, le fantasme masochique inconscient part de l’attitude oedipienne normale ; chez le garçon, il provient de l’attitude inverse, le père étant pris comme objet d’amour. Chez la fillette, le fantasme passe par une étape préliminaire où les coups se présentent dans leur sens indifférencié et visent une personne jalousement haïe ; les deux choses font défaut chez le garçon, mais c’est précisément cette différence qui pourrait être écartée par une observation plus serrée. Lors du passage au fantasme conscient ultérieur, la fillette conserve pour objet la personne du père et en conséquence le sexe des batteurs ; mais elle change la personne battue et son sexe, de sorte que c’est finalement un homme qui bat des enfants du sexe masculin ; le garçon, au contraire, change la personne et le sexe du batteur en substituant la mère au père, et s’en tient à sa propre personne, de sorte que le batteur et le battu sont finalement de sexe différent.

Chez la fillette le refoulement transforme la situation originellement masochique (passive) en une situation sadique dont le caractère sexuel est très effacé ; chez le garçon, la situation reste masochique et garde à cause de la différence de sexe entre le sujet battant et le sujet battu, plus de ressemblance avec le fantasme originel conçu sur le mode génital. Le garçon esquive son homosexualité par le refoulement et par la transformation du fantasme inconscient ; ce qu’il y a de singulier dans son fantasme conscient ultérieur c’est qu’il a comme contenu une attitude féminine ne comportant pas de choix objectal homosexuel. La fillette par contre fuit à propos du même processus toute exigence de la vie amoureuse. Elle se transforme dans sa propre imagination en homme, sans cependant devenir elle‑même virilement active, et n’assiste plus qu’en spectatrice à l’acte qui en remplace un autre d’ordre sexuel.

Tout nous autorise à croire que le refoulement du fantasme inconscient n’en est pas trop modifié. Ce qui, pour le conscient, est refoulé et remplacé, demeure dans l’inconscient et conserve son pouvoir actif. Il en est autrement quand on envisage la conséquence de la régression à un stade antérieur de l’organisation sexuelle. En ce qui concerne cette régression il est permis d’admettre qu’elle modifie aussi les rapports existant dans l’inconscient, de sorte qu’après le refoulement, il subsiste dans l’inconscient des deux sexes non pas, il est vrai, le fantasme (passif) d’être aimé du père, mais le fantasme masochique d’être battu par lui. Il ne manque pas non plus d’indices propres à établir que le refoulement n’a réalisé que très imparfaitement son but. Le garçon qui, dans l’inconscient voulait fuir le choix objectal homosexuel et qui n’a pas changé de sexe sent pourtant à la manière d’une femme dans ses fantasmes conscients et dote les fustigeuses de qualités et d’attributs virils. La fillette, même lorsqu’elle a renoncé à son sexe et qu’elle a fourni dans l’ensemble un travail de refoulement plus complet, n’arrive tout de même pas à se détacher du père ; elle n’ose pas battre elle-même et, devenue garçon dans le fantasme, c’est principalement les garçons qu’elle se figure comme subissant les coups.

Je sais que les différences décrites ci‑dessus en ce qui concerne le comportement du fantasme de fustigation dans les deux sexes, n’ont pas été suffisamment expliquées, mais je renonce à démêler des complications en poursuivant l’examen de leur dépendance d’autres facteurs. J’estime, en effet, que les matériaux cliniques sont encore insuffisants. Mais j’aimerais à me servir de ce matériel pour l’examen de deux théories, opposées l’une à l’autre et qui traitent toutes les deux du rapport entre le refoulement et le caractère de chaque sexe. Ces deux théories représentent, chacune dans son sens, ce rapport comme étant très intime. Je préviens le lecteur que je les ai toujours tenues toutes les deux pour peu satisfaisantes et propres à induire en erreur.

La première de ces théories est anonyme. Elle me fut exposée, il y a de nombreuses années, par un de mes collègues avec qui j’entretenais alors des relations d’amitié. Sa simplicité hardie est si séduisante qu’on se demande avec étonnement pourquoi il n’en est fait d’allusions sporadiques que dans la littérature. Elle part de la constitution bisexuelle des êtres humains et affirme que la lutte des caractères de sexe est chez tous la cause du refoulement. Le sexe le plus fortement développé et dominant dans la personne aurait refoulé dans l’inconscient la représentation psychique du sexe vaincu. Le noyau de l’inconscient, le refoulé serait donc dans tout homme ce qu’il y a en lui de contraire à son sexe. Cela n’a vraiment de sens que si nous faisons déterminer le sexe d’un homme par le développement de son appareil génital, autrement le sexe le plus manifeste d’un homme reste incertain, et nous risquons de prendre pour une déduction ce qui, dans notre examen, ne doit nous servir que de point de repère. Bref, chez l’homme, le refoulé inconscient est attribuable à des tendances pulsionnelles féminines ; chez la femme, c’est l’inverse.

La seconde théorie est plus récente. Elle concorde avec la première en ceci qu’elle admet également la lutte des deux sexes comme décisive pour le refoulement. Quant au reste elle s’oppose à la première ; elle ne s’étaye pas sur des raisons biologiques, mais sur des raisons sociologiques. Cette théorie de « protestation virile » émise par Alf. Adler affirme que tout individu se révolte contre l’idée de rester sur la « ligne féminine » jugée inférieure et aspire à la ligne masculine, la seule qui soit satisfaisante. Adler se base sur cette protestation virile pour expliquer en bloc la formation du caractère ainsi que celle des névroses. Il y a là deux processus qui doivent certainement être distingués l’un de l’autre ; malheureusement ils sont chez Adler si mal délimités et le fait du refoulement y est en général si peu étudié que l’on risque de s’exposer à un malentendu en tentant d’appliquer au refoulement la théorie de la protestation virile. J’estime qu’il ressort de cette hypothèse que la protestation virile, c’est-à-dire le besoin de s’écarter de la ligne féminine est dans tous les cas la raison du refoulement. Le refoulant serait donc toujours une tendance pulsionnelle masculine, le refoulé une tendance pulsionnelle féminine. Mais alors le symptôme aussi serait le résultat d’une tendance féminine, car nous ne pouvons pas renoncer à la définition du caractère du symptôme d’après laquelle il serait une compensation du refoulé qui se serait fait jour cri dépit du refoulement.

Mettons à l’épreuve maintenant dans l’exemple du fantasme de fustigation les deux théories, auxquelles la sexualisation du processus de refoulement est pour ainsi dire commune. Le fantasme originel : « Mon père me bat » correspond chez le garçon à une attitude féminine, il est par conséquent la manifestation d’une disposition au sexe opposé. S’il succombe au refoulement, celle des deux théories qui semble devoir l’emporter, est la première laquelle a pose la règle que les tendances opposées au sexe du sujet coïncident avec le refoulé. Il est vrai qu’elle répond peu à nos présomptions quand le fantasme conscient, résultat du refoulement, est encore marqué par l’attitude féminine, avec la seule différence que cette attitude joue cette fois vis‑à‑vis de la mère. Mais il est inutile d’approfondir ces doutes étant donné que nous allons savoir tout de suite à quoi nous en tenir. Le fantasme originel des fillettes « Mon père me bat » (c’est‑à‑dire m’aime) répond certainement, en tant qu’attitude féminine au sexe manifeste qui domine en elles. Selon la première théorie, il ne devrait donc pas être atteint par le refoulement et n’aurait pas à devenir inconscient. En réalité il le devient et trouve un substitut dans un fantasme conscient démentant le caractère du sexe manifeste. Cette théorie est par conséquent inutilisable pour la compréhension des fantasmes de fustigation. L’existence de ceux‑ci suffisent d’ailleurs à le réfuter. On pourrait objecter qu’il s’agit de garçons efféminés et de fillettes viriles chez qui ces fantasmes de fustigation se manifestent et subissent ce sort. On pourrait aussi en rendre responsable un trait de féminité chez le garçon, un trait de virilité chez la fillette ; chez le garçon pour la formation du fantasme passif, chez la fillette pour son refoulement. Nous serions probablement d’accord avec cette conception, mais l’affirmation d’un rapport entre le caractère du sexe manifeste et le choix de ce qui est voué au refoulement n’en serait pas moins insoutenable. Au fond nous ne constatons qu’une chose, c’est qu’il existe chez des individus des deux sexes, des tendances pulsionnelles aussi bien masculines que féminines pouvant devenir les unes et les autres inconscientes par refoulement.

La théorie de la protestation virile semble beaucoup mieux résister à l’épreuve des fantasmes de fustigation. Chez le garçon aussi bien que chez la fillette le fantasme de fustigation correspond à une attitude féminine, à un retard que fait le sujet sur la ligne féminine. Les deux sexes se hâtent de se délivrer de cette attitude en refoulant le fantasme. Il est vrai que la protestation virile ne semble obtenir un plein succès que chez la fillette, chez elle se réalise un exemple proprement idéal de l’activité de la protestation virile. Chez le garçon, le succès n’est pas pleinement satisfaisant ; il n’y a pas renoncement à la ligne féminine, le garçon n’a certainement pas le « dessus » dans son fantasme masochique conscient. Nous rejoignons donc la présomption déduite de la théorie si nous reconnaissons dans ce fantasme un symptôme à la suite de l’échec de la protestation virile. À vrai dire, nous sommes un peu gênés de voir que le fantasme de la fillette provenant d’un refoulement prend également la valeur et le sens d’un symptôme. Là où la protestation virile a pleinement atteint son but, la considération déterminant les symptômes devrait faire défaut.

Avant de conclure de cette difficulté que le concept même de protestation masculine n’est pas conforme aux problèmes des névroses et des perversions et qu’il est stérile dans son application à elles, nous détournerons notre regard des fantasmes de fustigation passifs pour le diriger vers d’autres manifestations pulsionnelles de la vie sexuelle infantile, manifestations qui succombent également au refoulement. Personne ne peut douter qu’il n’existe aussi des désirs et des fantasmes qui suivent dès le début la ligne masculine et qui sont l’expression de tendances pulsionnelles masculines, des impulsions sadiques par exemple, ou bien les désirs du garçon envers sa mère provenant du complexe d’Œdipe normal. Il est également certain que ces derniers succombent au refoulement ; si la protestation virile réussit à expliquer de manière satisfaisante le refoulement des fantasmes passifs, ultérieurement masochiques, elle devient pour cela même inutilisable pour le cas opposé, c’est‑à‑dire pour les fantasmes actifs. Ce qui revient à dire qu’il est impossible de concilier la théorie de la protestation virile avec le fait du refoulement en général. Celui‑là seul qui est prêt à dédaigner toutes les acquisitions psychologiques faites depuis la cure cathartique de Breuer et grâce à elle, peut s’attendre à ce que, dans l’explication des névroses‑et des perversions, il soit attribué un rôle au principe de la protestation virile.

La théorie psychanalytique basée sur l’observation persiste à soutenir que l’on n’a pas le droit de considérer comme sexuels les motifs du refoulement. Le noyau de l’inconscient psychique est formé par l’héritage archaïque de l’homme. Est refoulé ce qui doit être laissé en arrière parce qu’inutilisable dans la marche vers des phases évolutives ultérieures, parce que contraire et même nuisible au développement nouveau. Ce triage réussit mieux pour un groupe de pulsions que pour un autre. Les pulsions sexuelles parviennent à déjouer le but du refoulement grâce à des conditions particulières que nous avons décrites à plusieurs reprises. Elles arrivent à se faire jour par des mécanismes de compensation occasionnant des troubles. Voilà pourquoi la sexualité infantile succombant au refoulement est la principale force motrice de la formation de symptômes et pourquoi le complexe d’Œdipe est la partie essentielle de son contenu, c’est‑à‑dire le complexe central de la névrose. J’espère, par cette étude, avoir introduit la présomption que les aberrations sexuelles de l’enfant aussi bien que celles de l’adulte prennent leur source dans le même complexe.

P.-S.

Texte établi par PSYCHANALYSE-PARIS.COM d’après l’article original de Sigmund Freud, « On bat un enfant », traduit de l’allemand par Henri Hoesli, in Revue Française de Psychanalyse, Tome VI, n° 3-4, Éd. Denoël et Steele, Paris 1933, pp. 274-297.

Notes

[1Nous avons employé ici le vocable enfantin « tutu », par un scrupule d’exactitude pour rendre le mot allemand « popo » employé par le professeur Freud. (N.d.T.)

[2Voir la suite dans « La disparition du complexe d’Œdipe », 1924, Tome V, des Œuvres complètes de Freud, p. 423.

[3Cf. « Le Problème Economique du Masochisme », Internationale Zeitschrift für Psychoanalyse, 1924.

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